Évènement : | Évènement à La Ferté-Milon le 6 mai 1775 |
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Identifiant : | HISCOD_19723 |
Date : |
Année : 1775 Mois : Mai Jour : 6 Jour de la semaine : Samedi |
Localisation : |
Lieu historique : La Ferté-Milon Lieu : La Ferté-Milon Code commune : 02307 Latitude : 49.1779787 Longitude : 3.1252166 |
Unités administratives historiques : |
Entité politique : Royaume de France Entité administrative : Soissons Sous-entité administrative : La Ferté-Milon |
Unités administratives : |
Pays : France Entité administrative : Hauts-de-France Sous-entité administrative : Aisne |
Caractéristiques : |
Typologie HiSCoD : Émeute de subsistance Typologie originale : - Nombre de participants : IndéterminéParticipation féminine : Oui |
Description (langue originale) : « Il y a eu une révolte considérable en cette ville qui a commencé le matin. Comme c'est le jour du marché, il y est arrivé depuis six heures jusque midi une vingtaine de bandes d'hommes qui parvenaient de loin ; ils paroissoient faire corps entre eux. Des femmes étoient arrivées en grand nombre dès le matin. Cette populace qui pouvait être composée de sept ou huit cent personnes entra dans la ville et attendit sans mot dire l'heure de midi qui est l'heure du marché au blé. À ce signal, elle s'est jetté sur une assez grande quantité de blé que j'avois prié différents laboureurs d'amener sur le marché et sans avoir demandé le prix a tout enlevé en un instant. De là a été chez tous les laboureurs a tout enfoncé et tout pillé puis est revenu à la ville, a pillé également tous les marchands et bourgeois qui en avaient. Ils sont encore à sept heures du soir que j'ai l'honneur de vous écrire, répandus dans les campagnes où ils pillent tous les laboureurs, chargent les chevaux qu'ils ont amenés avec eux et s'en retournent triomphants. Le publique est dans la plus grande consternation il n'y a plus un grain de blé dans la ville à l'exception de ceux qui en ont volé. Les laboureurs depuis long temps non seulement n'amenaient pas sur le marché mais même avaient la dureté d'en refuser à ceux qui leur en avoient demandé pour de l'argent par crainte d'une famine très prochaine. S'il ne vient des ordres pour faire fournire les marchés et quelques foires pour écarter cette multitude de brigands qui commet les plus grands désordres. Il y a beaucoup de monde que la seule nécessitée a réduit à cette extrémité. Mais j'en ai moi-même vu hier à Villers Cotteretz de ces gueux à voler du blé et revenir aujourd'hui ici en revoler comme s'il n'en avoit point. Le temps me presse et j'aurai l'honneur de vous rendre compte demain de ce qui se sera passé cette nuit. J'apprends que Bourgfontaine est investie cela pourrait être faux, au moins cette populace se préparait elle à y aller. J'attends vos ordres avec la plus grande impatience. Je n'ai quitté le marché qu'à la dernière extrémité où j'ai fait et dit tout ce que j'ai pu pour calmer et donner espérance. » (Lettre de Delrouy, subdélégué de La Ferté-Milon, à l'intendant de Soissons)
Description (anglais) : -
Sources primaires : Arch. dép. Aisne, C 13, dossier ‘révolte des blés’.
Bibliographie : Sapori, Julien (2003). ‘La guerre des farines de 1775 dans le Soissonnais’. Mémoires de la fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie de l'Aisne, 48, pp. 53-77 [pp. 62-63].
Auteur(s) : Cédric Chambru, Paul Maneuvrier-Hervieu
Contributeur(s) : -
Date de création : 2021-10-28
Date d'édition : 2022-04-19