Parabole du semeur


Sercq


1862


Georges Métivier


L’chen qui sème s’n allit s’mai ;

4 Et tàndis qu’ i s’maitt une partie d’ la s’menche quitt le long du ch’mìnn et l’s oesiaux du ciel vìndrint et i la màndgirent.

5 Une aûtre quitt dans d’s endréts roquieurs, où alle n’avait pas fort de terre; et ou l’vist ossivite, parçe que la terre où al’ ’tait n’était pas ben avant.

6 Mais l’solé se l’vitt et ou fut brulaie; et coumme ou n’avait pas d’rachinnes, ou s’quitt.

7 Une aûtre quitt dans d’s épinnes, et l’s épinnes vìndrent à craitre, et l’etoupidrent.

8 Une aûtre enfin quitt dans d’bouanne terre, et ou portit du fritt; quiq’ grâins rèndirent chent pour un, d’aûtres sessànte, et d’aûtres trente.

9 L’chen qu’a d’s oureilles pour ouit qu’ il ouêt.


Source : The Sermon on the Mount, and the Parable of the Sower. Translated into the Franco-Norman dialect of Guernsey from the French of Le Maistre de Sacy by George Métivier. To which is added a Sark version of the Parable of the Sower. Edited, with parallel French and English versions, by John Linwood Pitts, [1884], Guernesey.


L’attribution de cette traduction n’est pas certaine. L’ouvrage est placé sous le nom de Georges Métivier, mais les additions le sont sous celui de John Linwood Pitts. De plus, la Nouvelle Chronique de Jersey rapporte que lors de sa visite de Sercq en 1862, Louis-Lucien Bonaparte se fit traduire la parabole « par un certain nombre d’insulaires » : « Le Prince, voulant entendre parler la langue des Serkois, se rendit à Serk Lundi dernier, accompagné de M. Stephen Martin, Shérif de la Reine. Son Altesse fit la traversée de Guernesey à Serk à bord du steamer Queen of the Isles, en compagnie de 120 autres excursionnistes. En débarquant le Prince fut reçu par le Seigneur de Serk, qui l'invita à monter en voiture et à se laisser conduire au Manoir. Il accepta, mais avant de partir il assembla un certain nombre d'insulaires et les pria de lui traduire dans le dialecte de l'île la Parabole du Semeur. Les insulaires le firent de la meilleure grâce du monde, et le Prince leur donna un souverain en les quittant. Ces pauvres gens restèrent ébahis devant cette munificence. » (Nouvelle Chronique de Jersey, 20 septembre 1862).