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An aerial view of damaged residential buildings and the Azovstal steel plant in the background in the port city of Mariupol on May 18, 2022, amid the ongoing Russian military action in Ukraine. (Photo by Andrey BORODULIN / AFP)

Les ruines de guerre européennes et leurs usages

  • Dernière modification de la publication :4 octobre 2024
  • Post category: Actualité

A l’occasion de la clôture du programme de recherche Ruines (ANR 2019), L’équipe HisTemé organise un colloque qui se tiendra au Mémorial de Caen, du 25 au 27 septembre 2024.
Aujourd’hui, le spectacle terrible des destructions de l’Ukraine réveille dans toute l’Europe le souvenir des paysages de guerre des conflits antérieurs des guerres napoléoniennes à la guerre de l’ex-Yougoslavie, etc. La Normandie fut l’une de ces régions particulièrement dévastées par la guerre – Caen, Falaise, Saint-Lô « capitale des ruines » en 1945, mais où le souvenir du Débarquement a masqué celui des destructions alliées, soulignant par la même que le rapport aux ruines est variable et historiquement construit.
Le colloque se propose justement d’explorer le rapport que les sociétés d’après-guerre entretiennent avec les vestiges du conflit et les marques de la violence guerrière. À travers les usages politiques, sociaux, économiques, culturels mais aussi mémoriels de ces vestiges particuliers, c’est la relation à un passé traumatique qui est visée : nous émettons l’hypothèse que les ruines de guerre ne précèdent pas l’expression d’un traumatisme intériorisé mais en permettent la formulation en en balisant les modalités d’expression.
Pendant quatre ans, le programme de recherche Ruines (ANR 2019) a rassemblé une vingtaine de chercheurs aux horizons disciplinaires divers, autour de quatre laboratoires dont Histemé de l’université de Caen Normandie. Si la Normandie de l’été 1944 a constitué un terrain de recherche privilégié, il ne fut pas le seul (Oradour-sur-Glane, plateau du Vercors, Lorraine, ruines de la Première Guerre mondiale dans le Nord). La comparaison appliquée principalement entre les cas français s’est d’emblée efforcée d’établir des liens avec des chercheurs étrangers. Ainsi, le colloque se propose d’une part de présenter les principaux résultats du programme Ruines et d’autre part, d’élargir la réflexion dans une perspective résolument transnationale, prélude – nous l’espérons – à de nouvelles initiatives de recherche.

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