Créé à l’automne 1994, le Pôle Rural constitue depuis son origine l’un des axes majeurs de la MRSH de Caen. Il présente l’originalité de faire travailler ensemble historiens de toutes périodes, géographes de diverses spécialités, sociologues, linguistes sur les questions rurales. Cette entreprise qui fédère ainsi plusieurs disciplines des sciences de l’homme s’est progressivement élargie à d’autres disciplines des sciences de la nature (biogéographie, pédologie, agronomie, écologie).
Au-delà de ses recherches propres, le pôle offre déjà un certain nombre de services à la communauté scientifique :
- un séminaire interdisciplinaire, rassemblant mensuellement plus de 30 chercheurs, qui fonctionne depuis 1994 et débouche sur une publication régulière diffusée à l’extérieur (Enquêtes Rurales) ;
- une revue internationale, Histoire et Sociétés Rurales, fondée en 1994 et éditée par l’Association d’Histoire des Sociétés Rurales ;
- la bibliothèque ancienne du Ministère de l’Agriculture (22 500 volumes édités de 1612 à nos jours) ;
- la mise à disposition d’une documentation spécifique (dont 850 thèses, de 1850 à 2018).
Axes de recherche
Quels sont les facteurs techniques, économiques, culturels du changement agricole d’hier et d’aujourd’hui ? Comment analyser l’évolution des rapports sociaux et des appartenances socioprofessionnelles au sein du monde agricole ? Comment se recomposent les relations entre agriculture, politiques publiques et espaces ruraux ? Voici quelques-unes des grandes questions qui structurent les travaux des chercheurs travaillant sur cet axe au sein du Pôle Rural. Les agricultures de l’Ouest français constituent un des terrains d’observation privilégiés par les chercheurs du Pôle pour renouveler les questionnements et capitaliser les connaissances sur le changement social agricole dans une perspective interdisciplinaire.
L’analyse des paysages et de l’habitat rural, favorisée par les travaux en cours des archéologues, des spécialistes de l’écologie historique, inscrit l’étude du tissu bâti ancien et des trames foncières dans le temps long. Le paysage est traité comme témoin et comme résultante des logiques socio-économiques et socio-culturelles, comme indicateur des usages du sol et des systèmes de culture, comme objet de représentations fortes et diversifiées. Les historiens et les géographes confrontent leur recherche aux résultats des sociologues et des architectes.
Ce thème aborde le lien noué entre les animaux domestiques, la faune sauvage et les sociétés rurales. Il met en lumière les rapports hommes/animal, l’évolution des pratiques d’élevage, la chasse comme forme d’expression culturelle, comme vecteur d’identité ou comme un moyen de régulation de la faune sauvage. Il examine encore la place symbolique tenue par certaines espèces qui continuent de soulever les passions par la menace réelle ou supposée qu’elles font peser (ours, loups…). La réflexion menée sur la gestion des animaux met ici à contribution la biologie animale et les sciences vétérinaires.
Au croisement de la démographie historique, de la sociologie et de la géographie sociale, l’étude de la mobilité conduit à renouveler notre perception des structures sociales actuelles et passées. Cette thématique interroge les conditions de la reproduction familiale et sociale, les formes d’organisation domestique et la transmission des biens et des statuts, depuis les élites jusqu’aux populations les plus modestes. Elle balaye l’histoire de la famille, le droit privé, les mutations du travail domestique, les questions de mobilité géographique et sociale.
Le problème de la propriété de la terre et de sa circulation, de son acquisition ou de sa perte, mène à la question essentielle de la rationalité économique des comportements en matière immobilière, et à celle de l’insertion du monde rural dans les échanges, ainsi qu’aux rapports noués entre les villes et leurs campagnes. Cette thématique déborde cependant la question de la propriété, et conduit directement à ces autres facteurs essentiels dans l’évolution du monde rural qu’étaient les différentes sortes de prélèvements, la monnaie et les prix. Les historiens rejoignent ici les préoccupations des économistes.
La thématique politique est extrêmement large, qui embrasse le rôle des institutions et rouages aussi bien administratifs que judiciaires, celui du personnel politique au sein des partis politiques ou encore celui des organisations paysannes, ainsi que toutes les formes de mobilisation. Les comportements électoraux qui retiennent principalement l’attention des chercheurs permettent de concilier, sur différents terrains, les acquis de l’histoire, de la géographie et de la science politique. Cette thématique place également au centre de sa réflexion le fait communautaire, l’autonomie préservée ou contestée du monde rural face aux interventions des pouvoirs publics étatiques, des administrations coloniales, ou des organisations supra-étatiques.
Sur la longue durée, l’analyse des espaces forestiers permet de saisir des enjeux productifs, récréatifs et environnementaux qui s’inscrivent bien dans les thématiques pluridisciplinaires du Pôle Rural. La proximité des individus avec un espace forestier conduit à des pratiques spécifiques que déjà de nombreuses études spécialisées mettent en évidence. Il s’agit de poursuivre ces recherches sur les ressources de la forêt, sur leur gestion selon différents types d’acteurs, et sur leurs usages disparus ou renouvelés afin d’éclairer les sociétés rurales du passé et du présent.
La mémoire orale des paysans convie à une approche linguistique qui éclaire les relations entre les patois et la ruralité. La langue des paysans n’a a jamais été le français, cette langue standardisée que nous parlons aujourd’hui et qui, loin d’être naturelle, a en fait été modelée au fil des siècles par les grammairiens et les lexicologues. La langue des paysans est multiforme : ancrée dans une région, un pays ou un village, elle a ses propres accents, son propre vocabulaire et parfois sa propre grammaire. Il n’y a donc pas une seule langue paysanne, mais bien plusieurs : ce sont les patois qui colorent encore de nos jours les régions françaises, bien qu’ils soient fortement menacés. Le terme patois a toujours été senti comme péjoratif, preuve en est la définition fournie dans la 4e édition du Dictionnaire de l’Académie française : « Langage rustique, grossier, comme celui d’un paysan, ou du bas peuple ». Au XIXe siècle, les instituteurs de Jules Ferry font la chasse au patois pour imposer aux jeunes de nos campagnes le « bon français », tandis que, par effet contraire, des linguistes, des historiens, des érudits entreprennent des enquêtes de terrain pour sauver les mots de langues amenées à disparaître, et avec elles toute la culture et la mémoire d’un monde alors en profonde mutation. C’est ainsi qu’est né, à cette époque, un immense mouvement lexicographique qui a vu dans toute la France la production de nombreux dictionnaires de patois. Les dictionnaires de patois constituent donc un conservatoire formidable de la culture des petites gens des campagnes.
Marcel Lachiver (1934-2008) ne s’y trompa pas lorsqu’il entreprit de rédiger son Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé (Fayard, 1997 ; rééd. 2006) : c’est surtout dans les dictionnaires, glossaires et vocabulaires de patois qu’il a glané la matière de son propre dictionnaire puisqu’il affirme avoir dépouillé plus de 500 ouvrages (2e éd., 2006 p. 11). Dans l’avant-propos à la seconde édition qui fut pour lui la dernière, Marcel Lachiver transmettait aux historiens du monde rural de l’université de Caen le flambeau et la perspective d’une valorisation numérique. Il nous a légué toutes les fiches papier de des 57 500 entrées. C’est donc l’une des tâches de ce projet que de remplir enfin ce cahier des charges.
Enquêtes
Universellement connue par la marque d’un fromage normand, la commune de Camembert a été retenue en 1996 comme « village-observatoire » pour une enquête pluridisciplinaire. Située dans la partie ornaise […]
Les récits historiques n’accordent qu’une place secondaire aux acteurs des campagnes. Sur la longue durée, nous ne disposons pas d’instrument de travail permettant de saisir la trame des événements qui […]
Des siècles durant, le loup a cohabité avec l’homme. Sur un même territoire, homme et loup se sont longtemps affrontés dans une lutte sans merci. Dans l’histoire de l’Europe, le […]
Le Dictionnaire du monde rural est un véritable trésor de la langue française de nos campagnes. Son auteur, Marcel Lachiver, éminent ruraliste, a fini par éclipser le titre même de son […]
Une ordonnance de 1316 décrit le « pays ou duché de Normandie » comme l’un des plus boisés du royaume de France. La Normandie a donc une longue histoire forestière […]
Équipe
Directeurs
- Philippe MADELINE, professeur de géographie, université de Caen Normandie (ESO-Caen).
- Élisabeth RIDEL-GRANGER, docteur en sciences du langage ; ingénieur d’étude au CNRS – MRSH de Caen.
- Anna TRESPEUCH-BERTHELOT, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine (HisTeMé)
Directeur honoraire
- Jean-Marc MORICEAU, professeur émérite d’histoire moderne, université de Caen Normandie (HisTéMé).
- Blandine PAREY, technicienne au CNRS – MRSH de Caen.
- Marie-Laure Compant la Fontaine, professeure documentaliste – MRSH de Caen.
- Julien ALLEAU – Docteur
- Annie ANTOINE – Professeur d’histoire, Université de Rennes
- François BEAUVAIS – Docteur en géographie
- Alain BELMONT – Professeur d’histoire moderne, Grenoble
- Michaël BERMOND – Maître de conférences en Géographie, ESO-Caen
- Patrick BIRÉE – Docteur en histoire
- Bernard BODINIER – Professeur émérite d’histoire moderne, OUEN
- Catherine BOUGY – Maître de conférences habilitée en linguistique française, CRISCO, OUEN
- Jean-Paul BOURDON – INRA
- Pierre BRUNET – Professeur émérite
- Roger CALMÈS – Professeur émérite
- Martine CAMIADE – Maître de conférences HDR en études catalanesc
- Alain-Gilles CHAUSSAT – docteur en histoire moderne
- Fulgence DELLEAUX – MCF histoire moderne, Université Namur
- Eric FABRE – Maître de conférences en écologie historique, Université de Provence
- Antoine FOLLAIN – Professeur d’histoire
- Bernard GARNIER – CR CNRS honoraire
- Pierre GUILLEMIN – Chargé de recherche INRAE – Département ACT – Unité ASTER Mirecourt
- Jérôme JAMBU – Docteur en histoire, HISTEMÉ
- Laurence JEAN-MARIE – Maître de conférences en histoire médiévale, OUEN
- Maxime JULIEN – Docteure en géographie
- Patrick LE GOUEE – Maître de conférences, LETG – Caen Géophen, UMR 6554 CNRS
- Edgar LEBLANC – Inspecteur général émérite de l’agriculture
- Clotilde LEMARCHANT – Maître de conférences en sociologie
- Laurent LESPEZ – Maître de conférences
- Rémi LUGLIA – Professeur Agrégé d’Histoire
- Philippe MADELINE – Professeur de Géographie, ESO-Caen, OUEN
- Jacques-Marie MAÎTREPIERRE – chargé du site Homme et loup : 2000 ans d’histoire
- Christophe MANEUVRIER – Maître de conférences en histoire médiévale, CRAHAM, OUEN
- Maxime MARIE – Maître de conférences en Géographie, ESO-Caen
- Jean-Marc MORICEAU – Professeur d’histoire moderne, Université de Caen, HISTEMÉ, OUEN
- Patrice MOUCHEL-VALLON – Docteur
- Hayette NEMOUCHI – Docteur en géographie
- Violaine NICOLAS – Docteure
- Sylvain OLIVIER – Docteur
- Laura PAUCHARD – Ingénieure d’Études – MEN
- Fabrice PONCET – docteur en histoire
- Thibaut PREUX – Maître de conférences en géographie, Université de Poitiers, LETG – Caen Géophen, UMR 6554 CNRS
- Florian REYNAUD – Docteur en histoire, HISTEMÉ
- Elisabeth RIDEL-GRANGER – Docteur en Sciences du langage, ingénieur d’étude CNRS, MRSH
- Jean RIVIERE – Docteur en géographie
- Rémi ROUAULT – Professeur émérite en Géographie
- Marcel ROUPSARD – Professeur émérite en géographie, OUEN
- Anna TRESPEUCH-BERTHELOT, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine (HisTeMé)
- François VALLAT – Docteur en histoire
- Jérôme-Luther VIRET – Maître de conférences, université de Caen
Doctorants
- Frédéric CHEMIN
- Morgane ESNAULT, ESO-Caen, CEREQ
- David GARDELLE
- Adeline GRABY, ESO-Caen
- Isabelle IVON, HISTEMÉ
- Léna JEGAT, ESO-Caen
- Nicolas LEGRAS
- Bleuenn LEROUX, HISTEMÉ
- Paul MANEUVRIER-HERVIEU, HISTEMÉ
- Thomas PAULMIER
- Louise SAGOT, ESO-Caen
- Pierre-Emmanuel WERLINGS
Les ressources bibliographiques au sein de la MRSH
- La salle des thèses : Il s’agit d’une salle en libre accès composée de plus de 680 thèses (datées de 1851à 2012) traitant de sujets liés à la ruralité, en histoire, géographie, sociologie et agronomie… Cette collection constitue un incontournable outil de travail pour tout étudiant intéressé par le monde rural. Tous les sujets (l’élevage sous toutes ses formes, les différents types de culture, l’aménagement du territoire, les paysages, l’économie, la société et les aspects culturels…) et toutes les régions françaises sont concernés. On y trouve les grands classiques, mais aussi certains ouvrages particulièrement rares, anciens ou non, jamais publiés et imprimés en seulement quelques exemplaires. Les mémoires de Master soutenus au Pôle Rural y sont également conservés. Une liste régulièrement mise à jour permet de dénicher rapidement les ouvrages recherchés.
- La bibliothèque du Pôle Rural : Elle comprend un fonds important de publications liées au monde rural, essentiellement en histoire, en géographie et en agronomie. Une riche bibliographie se rapporte notamment au vin, grâce au dépôt récent du fonds Marcel Lachiver. On y trouve également l’intégralité des principales revues ruralistes nationales et étrangères, comme Ruralia, Ethnozootechnie, Études rurales, les différentes revues des Annales ou bien évidemment Histoire et Sociétés Rurales.
- BIBAGRI : En 2005, le Ministère de l’Agriculture a délocalisé à la Maison de la Recherche en Sciences Humaines (MRSH) de Caen, tous les ouvrages de sa bibliothèque ancienne. Ce fonds comprend 7800 ouvrages (13500 volumes), datant du début du XVIIe siècle aux années 1960. Réunis depuis le règne de Louis XV jusqu’à la Ve république, ces écrits concernent aussi bien les techniques agricoles, que les statistiques de population, les travaux publics, le commerce, la géographie ou les voyages. Récits, traités, recueils statistiques et cartes anciennes sont autant de sources fondamentales pour l’étude des sociétés rurales. L’accès à cette bibliothèque constitue un véritable privilège pour les étudiants du Pôle Rural. Ils peuvent réaliser facilement leurs recherches grâce au site internet richement agrémenté, sur lequel sont présentés certains documents, et où se trouve un catalogue exhaustif des ouvrages. Cette bibliothèque est ouverte de 9h à 12h et de 14h à 17h, du lundi au vendredi.
Les locaux pour travailler
- Les différentes salles de lecture des bibliothèques de la MRSH ainsi que celles de la BU centrale ou des BU d’UFR, sont autant de lieux permettant de travailler dans de bonne condition et avec un accès Internet en WIFI.
- La cafétéria de la MRSH permet aux doctorants, comme à l’ensemble des chercheurs, de la MRSH de se restaurer sur place. C’est également un lieu d’échange convivial.
Le séminaire
- Depuis maintenant 18 ans, ce séminaire de formation et de recherche interdisciplinaire offre la possibilité aux doctorants de discuter et de débattre avec des chercheurs spécialistes du monde rural. Une fois par mois, d’octobre à mai, deux intervenants sont invités pour présenter leurs travaux, en rapport avec la thématique annuelle définie par les organisateurs. Un géographe et un historien se succèdent généralement. Chaque communication est suivie d’une séance de questions. Elles permettent aux étudiants non seulement de s’informer de l’actualité scientifique du monde rural, mais aussi d’envisager la recherche à travers des perspectives méthodologiques variées. La confrontation entre l’histoire et la géographie amène constamment le chercheur à s’interroger sur la représentativité des sources et les moyens de les utiliser.
- Concrètement, le séminaire se déroule en cinq temps. Chaque séance commence par une veille scientifique de 15 à 20 minutes dans laquelle sont exposés les deniers ouvrages parus et les dates des divers évènements scientifiques prévus à l’échelle nationale ou internationale (colloques, séminaires…) Une première communication, d’environ cinquante minutes, est suivie d’une séance de questions. Puis, après une courte pause, a lieu la seconde intervention, précédant les débats.
- Une équipe d’étudiants de Masters et de doctorants (histoire & géographie) est chargée, à chaque séance, de réaliser un rapide compte rendu des interventions et des débats, publié ensuite sur le site internet du pôle rural. Cet exercice formateur est l’occasion de créer de nouvelles rencontres avec des étudiants, mais aussi avec les intervenants eux-mêmes.
Un rattachement à des UMR CNRS
Encadrement
Au Pôle Rural, l’encadrement d’une thèse n’est pas seulement individuel. Aux indispensables rendez-vous privés entre enseignants et étudiants s’ajoutent des réunions collectives, rassemblant masters et doctorants, ou le plus souvent seulement les doctorants. Ces rendez-vous sont essentiels pour comparer les difficultés rencontrées et encourager l’esprit critique. Dans une ambiance toujours chaleureuse, deux à quatre réunions en moyenne sont organisées chaque année. Grâce au développement d’un esprit collectif au sein des étudiants, la formation se fait à la fois de manière verticale (de professeur à étudiants, de doctorants à masters…) et horizontale, par l’entraide entre doctorants.
Réalisation de projets
Les « doctorurales ». L’esprit d’initiative est toujours encouragé au Pôle Rural. Depuis 2010, les doctorants ont entrepris d’organiser, en collaboration avec les étudiants de géographie de Clermont-Ferrand (CERAMAC – EA 997), une rencontre annuelle entre doctorants, pour débattre sur le thème du monde rural. Les « doctorurales » ont pour objectif de permettre d’échanger et de comparer des méthodes de travail, dans un cadre résolument interdiciplinaire.
- En 2010, la première session des « doctorurales » s’était déroulée à Caen, sous forme d’ateliers de discussions, sur le thème du qualitatif et du quantitatif.
- En 2011, ce sont les Clermontois qui ont accueillis les étudiants caennais. Les deux journées de la rencontre ont donné lieu à une conférence de Patrick Steyaert, ingénieur agronome à l’INRA, suivie d’un rally photo, destiné à réfléchir sur la notion de rural et d’urbain. La seconde journée a été entièrement consacrée aux ateliers de discussions. Etudiants en géographie, en histoire, mais aussi en économie et en archéologie étaient rassemblés à cette occasion.
Faire une thèse en sciences humaines est le plus souvent synonyme de solitude intellectuelle. Fort de ce constat, le Pôle Rural essaye, depuis quelques années, de créer une dynamique d’échange et de solidarité entre ses membres. Ces échanges internes se font principalement entre géographes et historiens, entre doctorants de différents niveaux, mais également entre doctorants et étudiants de master. Si cette synergie est primordiale et doit continuer à se développer, il paraît important d’aller plus loin en créant un espace de partage avec d’autres étudiants ruralistes.
Le Pôle de la MRSH de Caen (avec le CRHQ & ESO) et le CERAMAC de la MSH de Clermont-Ferrand entretiennent des relations privilégiées par leur intérêt commun pour la ruralité. C’est donc tout naturellement que l’idée d’une rencontre entre les doctorants en histoire, géographie et sociologie de ces deux structures s’est forgée. Néanmoins, en plus de ces ruralistes, d’autres doctorants de l’université de Rennes 2, de l’université de Bretagne Occidentale de Brest et de l’EHESS à Paris ont été conviés cette année. Il s’agit de faire se rencontrer des jeunes chercheurs pour échanger sur des thématiques pluridisciplinaires liées à la ruralité et de leur offrir un espace de réflexion favorisant le développement des thèses de chacun. Ce projet est porté par les doctorants avec l’aide de leurs directeurs de recherche. Il doit répondre aux interrogations, aux besoins et aux attentes de ces doctorants.
La thématique de cette troisième édition est : « Temps, temporalité, périodisation et durée ». Quatre ateliers avec des sous-thèmes seront organisés.
- Sous-thème 1 : « Hormis l’exercice de style souvent imposé, y a-t-il un intérêt à avoir des bornes chronologiques précises dans son sujet ? Comment et pourquoi périodiser le temps en science sociale ? »
- Sous-thème 2 : « Un chercheur occidental coure-t-il plus de risques qu’un autre à avoir recours à une dimension temporelle dans son travail, du fait de sa possible vision linéaire et de sa conception progressiste du temps ? »
- Sous-thème 3 : « Comment faire pour que l’approche temporelle en géographie ne soit pas une simple caution historique, mais apporte vraiment à la réflexion ? »
- Sous-thème 4 : « Le temps long et le temps court. Une étude sur la longue durée n’est-elle rien d’autre qu’un empilement de situations historiques ? A contrario, une étude sur la courte durée est-elle flottante dans le temps ? »
Séminaire
Rendez-vous
Publications
Histoires et Sociétés rurales Première revue internationale francophone consacrée à cette thématique, Histoire & Sociétés Rurales offre une large gamme d’articles de fonds, de sources éditées et de comptes rendus […]
Enquêtes rurales Emanation du Pôle Rural, la série édite depuis 1996 des contributions issues de son séminaire interdisciplinaire. Elle rassemble aussi des actes de journées d’études et des sources intéressant […]