Conférence de Mattéo Nicolini, Professeur associé de l’Université de Vérone, département de sciences juridiques, spécialiste du droit comparé, avec Frédérique Turbout (IR MRSH, université de Caen Normandie

Il s’agit de repenser la Manche à l’heure du changement climatique en s’appuyant sur l’approche de Richard Sennett et du concept de « collective place-consciousness », pour s’interroger sur les pratiques qui participent à la production d’une spatialité normative spécifique, celle de la mer de la Manche.
La Manche est un lieu de connexion, de coopération et de séparation où se conjuguent plusieurs interactions entre populations et éléments naturels. Au-delà de l’espace maritime, elle est en quelque sorte un espace délimité pour les populations qui y vivent ; elle devient une sorte de “territoire maritime”, un formidable espace laboratoire au développement d’une conscience collective d’un lieu tout aussi bien qu’un exemple d’espace partagé par ses communautés qui le produisent le vivent, le pratiquent et le rêvent.
Cette conférence examinera les défis que le changement climatique représente pour ces communautés dont les rapports à l’espace vécu, les processus de production-appropriation et le rapport au lieu vont être impactés et modifiés.
Comment les communautés vont s’adapter et pourquoi ? Quelles approches seront nécessaires pour appréhender et questionner ces changements dans un espace maritime transfrontalier ?
L’espace Manche est le laboratoire idéal de par sa taille réduite et la complexité qui le caractérise pour approcher ces questionnements mêlant approches géographique et juridique.