Monnaies de Bretteville-sur-Odon, ZAC Maslière |
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Les 4 monnaies de Bretteville-sur-Odon ( Calvados ), « Zac de la Maslière », ont été mises au jour en 2015 lors d’un diagnostic archéologique préalable à la construction d’un lotissement. Il s'agit de trouvailles isolées .
Cette intervention, conduite par Ch.-C. Besnard-Vauterin, a permis de déceler des vestiges d’ habitat s du second âge du Fer et de l’Antiquité. Le site est implanté sur le vaste plateau d’interfluve limité au sud par le cours de l’Odon avant sa confluence avec l’Orne.
La fouille a mis en évidence la présence de trois habitats (dénommés sites 1, 2 et 3) datés des trois derniers siècles avant J.-C. . Deux se situent en bordure de parcelle et n’ont pu être explorés que très partiellement (sites 2 et 3). Ces fermes sont entourées d’un enclos, dont la partie fossoyée était probablement bordée à l’origine par un talus. La troisième ferme (site 1) se situe pleinement dans l’emprise du projet et a pu être intégralement appréhendée. Elle se développe sur une superficie de près de 5000 m2, marquée par une forte densité de vestiges : des fossés formant un réseau complexe et résultant d’une succession d’aménagements de clôtures, des fosses occupant l’intégralité de la surface enclose. Ces multiples creusements et réaménagements témoignent d’une longue durée d’occupation, s’étalant sur au moins trois siècles d’occupation. Un nombre relativement élevé de structures de combustion témoignerait, selon les archéologues, d’une activité domestique et/ou artisanale développée.
La période de la Conquête romaine marque à Bretteville-sur-Odon, comme sur d’autres gisements de la périphérie caennaise, une rupture dans l’occupation. Les enclos semblent ainsi abandonnés peu après le milieu du I er siècle av. J.-C. Dans la première moitié ou le milieu du I er siècle après J.-C., le secteur connaît une fréquentation modeste, qui se traduit par des installations domestiques liées sans doute à une exploitation agricole des anciennes parcelles agraires.
Les monnaies ici présentées, qui sont toutes des productions gauloises, ont été découvertes dans des structures fossoyées à l’emplacement des sites 1 et 2. Trois monnaies se rattachent au site 1 . Deux monnaies (n° 323, 829) du type « potin au sanglier » ont été découvertes, pour l’une, dans le comblement supérieur d’un fossé de La Tène finale (st. 465), pour l’autre, dans le comblement d’une fosse (st. 419). Ce type a connu une large diffusion. La répartition des découvertes suggère en effet qu’il circulait préférentiellement au sud de la basse vallée de la Seine. Certains auteurs, en constatant une concentration au cœur d’un territoire attribué aux Aulerques Éburovices, ont imputé à ce peuple la paternité des émissions. La troisième monnaie (n° 329) a été découverte dans le comblement d’une fosse (st. 327). Il s’agit d’un exemplaire en argent de poids très faible (0,52 g), qui pourrait s’apparenter aux minimi « à la tête de Pallas » centrés chez les Aulerques Cénomans et les Carnutes. Une unique monnaie (n° 330) est documentée pour le site 2 . Elle a été retrouvée dans le comblement d’un fossé (st. 20). Il s’agit d’un « potin à l’arc de cercle ». Le type est connu dans le Calvados, l’Eure et la Seine-Maritime.
Les contextes archéologiques dont sont issues les monnaies indiquent une circulation antérieure au milieu du I er siècle avant J.-C.