Monnaies de Portbail, Le Genestel |
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Les 10 monnaies de Portbail ( Manche ), « Le Genestel », ont été mises au jour en 2011 sur le site de l’ agglomération antique au cours d’une opération archéologique conduite sous la direction de Laurent Paez-Rezende. Il s’agit de trouvailles isolées . Depuis le XIX e siècle, les découvertes de vestiges gallo-romains sont récurrentes à Portbail. Elles se répartissent entre deux secteurs, que les archéologues qualifient respectivement de ville « haute » et de ville « basse » . L’hypothèse d’une ville organisée autour de deux pôles n’est toutefois pas nouvelle. Elle avait déjà été formulée vers 1830 par Charles Duhérissier de Gerville, l’un des plus éminents représentants de la Société des Antiquaires de Normandie.
La ville « basse » est située autour de l’église Notre-Dame-de-Portbail, au bord du havre, dans une configuration qui la tourne résolument vers une activité portuaire. Un fanum y a été identifié, ainsi qu’un hypocauste, des restes de constructions et un baptistère (dont l’origine antique de tout ou partie de ses matériaux est encore débattue). La ville « haute » est, quant à elle, localisée à 700 m plus au nord-est, sur le rebord du plateau de « Saint-Marc ». Des vestiges d’adduction d'eau ont été identifiés, ainsi que des dépotoirs, des restes de constructions ou encore des voies. Pour les archéologues, l’occupation de la ville « haute » serait à dominante résidentielle. C’est au cœur de ce secteur, dans un environnement occupé entre le I er et le III e siècles apr. J.-C., que les monnaies ont été découvertes en lien, plus ou moins étroit, avec des structures d’habitats, un édifice thermal et une petite nécropole .
La moitié des monnaies cataloguées date du I er siècle apr. J.-C. (n° 2, 3, 5 et 7). Les monnaies aux noms de Vespasien et de Domitien y sont majoritaires. Elles sont représentées par 4 exemplaires, qui se rattachent à des dénominations de bronze (sesterce, dupondius , as). La monnaie la plus ancienne est contemporaine de la guerre civile des années 68-69 (n° 1). Elle est probablement plaquée (ou subaerat ), indiquant une monnaie falsifiée. Les monnaies postérieures à la fin du I er siècle apr. J.-C. représentent l’autre moitié du mobilier numismatique découvert à Portbail. Ainsi, 2 dupondii ont été émis sous l’autorité d’Hadrien (n° 8-9). Le monnayage des Antonins est représenté par 1 as frappé en 137 au nom d’Aelius César (n° 6). Les exemplaires les plus récents sont 1 as d’Antonin le Pieux (n° 10) et 1 sesterce pour Faustine (n° 4).
Parmi les 10 monnaies mises au jour, 6 proviennent de sépultures, dont l’installation le long des thermes (ensemble architectural 4) serait à situer après l’abandon de ces derniers au milieu du III e siècle apr. J.-C. .