Vestiges de la Seconde Guerre mondiale

DAMIGNY-61143_S001

Nom du site : site de damigny
Type de site : 1 - Lieu de détention pour militaires
Commune : Damigny

Désignation

L'intérêt du camp de prisonniers de Damigny dans l'Orne a été porté à notre connaissance par Jean-Pascal Foucher (Archives départementales 61) et l'association Histoire et Patrimoine de Damigny qui ont réalisé un remarquable travail de collecte afin de perpétuer sa mémoire. L'essentiel des données fournies ici proviennent de ce travail présenté dans le catalogue d'une exposition consacrée à ce camp (Fournier, Perdriel dir., 2017). Il est l'un des camps de détention les plus importants de Normandie par sa durée d'utilisation. L'ouverture du camp a lieu en novembre 1939 en application de la loi du 12 avril 1939 établissant le sort des étrangers ressortissant des territoires contrôlés par l'ennemi, y compris les juifs et les opposants qui ont fui le régime nazi. Le camp atteint ainsi 258 internés en février 40, environ 500 à la fin mars. Le camp est implanté sur un terrain réquisitionné de 3 hectares, le long de la route reliant Damigny à Colombiers. Délimité par un grillage, il est constitué de huit baraquements de 30 m sur 6. A partir des débuts de l'Occupation, le camp remplit successivement cinq missions : -regroupement des prisonniers de guerre français, -hôpital vétérinaire pour chevaux, -dépôt de matériel (à partir d'août 41), -regroupement des requis avant leur départ pour le STO, -pendant les combats de la Libération, regroupement des prisonniers anglais et américains. L'une des figures du camp fut Bill Spira, jeune dessinateur juif viennois, qui a connu différents camps d'internement dont celui de Damigny dès 1939, puis plusieurs autres camps de déportation nazi, avant d'être rapatrié en avril 1945 en France, où il décédera en 1999. Pendant son internement à Damigny, Bill Spira a produit de nombreux dessins et caricatures qui ont pu sortir du camp et qui sont aujourd'hui dispersés dans différentes collections privées ou publiques. Le camp est ensuite abandonné le 10 août 1944 et placé sous administration américaine, puis à partir de mars 1945, sous autorisation française. Le « dépôt 31 » administre alors plus de 20.000 prisonniers allemands. En juillet 1947, près de 2500 prisonniers travaillent dans des fermes ornaises. Le camp ferme définitivement le 1er novembre 1948 et le terrain est restitué à son propriétaire en 1950. Partie élément : Il ne reste aujourd'hui plus de traces visibles du camp à l'exception d'un poteau. De plus, le camp a été en partie détruit lors de l'aménagement de la RN12 à 2 X 2 voies, qui contourne au nord l'agglomération alençonnaise. Le potentiel archéologique du site reste néanmoins important. A proximité immédiate du camp, dans le hameau de la Métairie, une petite maison offre encore des fresques remarquables, mais malheureusement en voie de dégradation, par faute d'entretien et d'occupation du bâtiment. Celui-ci est occupé par les officiers du camp au moins à partir de la Libération, mais il est fort probable que son utilisation militaire remonte à la période de l'Occupation : aucun témoignage ni aucune source n'apporte à cet égard de certitude. Les fresques occupent la pièce principale du rez-de-chaussée, d'une surface d'approximativement 5 m sur 5. Cinq panneaux occupent trois murs. Ceux-ci sont numérotés de 1 à 5 en commençant par le mur situé immédiatement à droite de l'entrée. Mur de droite en entrant : Panneau 1 : représentation figurative d'un paysage forestier évoquant la Forêt Noire avec en son centre un cerf ; signature de type signe géométrique. Mur de droite en entrant, manteau de la cheminée : Panneau 2 : représentant stylisé de deux paons. Mur du fond (avec porte communicant avec la cuisine) : Panneau 3 : couronne végétale Mur du fond, sur panneau de bois situé au-dessus de la porte communicant avec la cuisine : Panneau 4 : composition avec chapeau de type bavarois et fusil de chasse (dans le même style que le panneau 1) Mur de gauche en entrant : Panneau 5 : grande fresque couvrant l'intégralité du mur : au centre, carte de la France avec petites représentations des villes et recouvertes d'une grande croix de Lorraine. A droite de la carte, blasons des régions Vendée et Roussillon. A gauche de la carte, blasons des régions Normandie et Bretagne. La position du camp est dessinée sur la carte.   La carte pourrait avoir été signée, mais le texte est difficilement lisible. Il se peut qu'il s'agisse d'une dédicace : « Au m.age » « Au nuage » ou « Fri. neage » ?. Notons également que la conservation de la fresque sur ce mur est meilleure que sur les deux autres. Les 5 panneaux sont conçus comme une décoration murale. En dehors de ces panneaux, les murs ne sont d'ailleurs pas nus mais peints : en partie haute, de motifs évoquant du papier peint, en partie basse, d'une peinture unie brune qui produit un soubassement en bois en trompe-l'oeil. L''autre pièce (la cuisine) offre les mêmes décors muraux, mais sans fresques. A titre d’hypothèse, les petits panneaux ont pu être réalisés pendant la période de l’Occupation, tandis que la grande fresque à la croix de Lorraine daterait de l’administration du camp par l’armée française après le départ des troupes américaines.  Il apparaît clair que, par les thèmes représentés, les panneaux 1, 3 et 4 suggèrent des comparaisons avec les productions des peintres d'origine allemande. Le panneau 2 en fait probablement partie, mais il sera difficile de le démontrer. Quant au panneau 5, il est clairement réalisée à la gloire de la France libérée. Une couverture photographique et photogrammétrique complète a été effectuée par Manuel de Rugy (service de l'Inventaire de la Région Normandie) et Antoine Cazin (La Fabrique des Patrimoines). » FOURNIER G., PERDRIEL J.-P., 2017 – Damigny, le camp de prisonniers, 1939-1948. Catalogue d'exposition réalisée par l'Association Histoire et Patrimoine de Damigny, le Conseil départemental de l'Orne et la Commune de Damigny, 24 p.

Présentation

Nombre d'élément du site : 2

Nombre d'éléments visible du site : 1

Taux de visibilité : 50 %

Approche patrimoniale

Intérêt exceptionnel : oui

Protection au titre des Monument Historique : non

Communication des données : oui

ZPPA : non

Suivi

Auteur : Cyrille Billard

Date de rédaction : 15 mars 2024

Date de la mise à jour : 26/04/2024

S001_E001

Nom du site : site de damigny
Type de site : 1 - Lieu de détention pour militaires
Descripteur : Camp d'internement

Désignation

L'élément numéro 1 correspond au périmètre originel du camp de prisonniers.

Photographie(s)

Artillerie

Pièce d'artillerie présente au 6 juin 1944 : non

DCA (Flak) : non

Approche patrimoniale

Elément visible : non

Altération structurelle : oui

Altération biologique : non

Altération chimique : non

Environnement : terre agricole

Danger : non

Chauve-souris : non

Période de construction : antérieur à 1940

Cause de destruction : dégradation due à l'abandon

Source localisation : Geoportail

Précision localisation : assez précis (entre 1 m et 10 m)

Propriétaire : privé

Intérêt exceptionnel : oui

Protection au titre des Monument Historique : non

Communication des données : oui

S001_E002

Nom du site : site de damigny
Type de site : 1 - Lieu de détention pour militaires
Descripteur : Oeuvre graphique non technique

Désignation

Si l'élément numéro 1 correspond au périmètre originel du camp de prisonniers, le numéro 2 intéresse le mess dans lequel se trouvent les fresques et qui est situé dans un hameau proche. Il s'agit d'un bâtiment ancien en granit qui a été réutilisé comme salle de réunion pour les soldats. Seule la pièce du rez-de-chaussé est couverte de fresques sur 3 murs (voir présentation du site).

Photographie(s)

Gros œuvre

Type de matériau : bois

Artillerie

Pièce d'artillerie présente au 6 juin 1944 : non

DCA (Flak) : non

Approche patrimoniale

Elément visible : oui

Niveau de dégradation : détruit 0 – 50%

Etat sanitaire : mauvais

Altération structurelle : oui

Altération biologique : non

Altération chimique : non

Environnement : terre agricole

Danger : non

Chauve-souris : non

Période de construction : 6 juin – 15 novembre 1944 (fermeture du port d'Arromanches)

Cause de destruction : dégradation due à l'abandon

Source localisation : GPS polygone

Précision localisation : précis (inférieur à 1m)

Propriétaire : public

Intérêt exceptionnel : oui

Protection au titre des Monument Historique : non

Communication des données : oui