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Le Havre
Le Port du Havre
En 1774, le Roi ordonne la construction de portes neuves destinées à la grande écluse du Havre, très utilisée pendant les basses mers par des vaisseaux de guerre ainsi que par des navires de commerce. Ces portes sont endommagées suite à un problème de conception. Le ministre de la Marine et les négociants du Havre se plaignent auprès du gouvernement et demandent qu’elles soient réparées rapidement. M. Turgot, Contrôleur général des finances, qui cherche une solution, accepte d’accorder les fonds nécessaires aux ingénieurs des Ponts et Chaussées de la généralité de Rouen. En juillet 1776, deux ingénieurs dont fait partie De Cessart, reçoivent les plans relatifs aux réparations de l’écluse du bassin du Havre. La planche XXI nous fait découvrir l’effet de l’eau s’infiltrant entre les portes. La planche XXII illustre une partie du radier, sur lequel on établit les fondations (qui était la partie la plus endommagée de l’écluse) ainsi que des murs de bajoyers (les massifs de maçonnerie formant les parties latérales de la chambre d’écluse).
La première phase consiste à « débarrasser l’écluse des décombres de la maçonnerie, en enlever les bois du radier les plus endommagés, et à prendre les renseignemens indispensables pour reconnoître toute l’étendue du mal » (tome premier, pp. 245-246). Louis Alexandre de Cessart cherche ensuite à renforcer la partie la plus endommagée de l’écluse : le radier (protégeant la base de la construction). En quatre mois et dix jours, la réparation est exécutée, à la satisfaction des habitants du Havre, de la chambre de commerce de Normandie, de M. Trudaine et des ministres. La planche XXIII dévoile le profil du pont, qui était auparavant destiné aux piétons, aux brouettes et aux bêtes de trait.
La grande écluse du Havre sépare la ville en deux parties à peu près égales. En 1777, M. Trudaine ordonne à De Cessart la réalisation d’un projet pour un nouveau pont tournant, représenté dans les planches XXIV et XXVI. Le projet, approuvé par l’Assemblée des Ponts et Chaussées, vise le passage des piétons sur des trottoirs, des véhicules, avec au milieu un double plancher de bois d’orne ou de sapin permettant d’assurer la marche des chevaux et de limiter les réparations.
L’objectif fixé à Louis Alexandre de Cessart en termes de solidité du pont est atteint. Le pont résiste à des transports importants à et un poids très élevé. En effet, il est sollicité en 1778 dans le cadre de la guerre contre les anglais puisque la ville et le port du Havre constituent « un des principaux points du rassemblement des vaisseaux de transport destinés à l’embarquement. La citadelle fut remplie en peu de temps, de trains d’artillerie et de munitions de guerre de toutes espèces » (tome premier, p. 254). Plus de cent soixante pièces de canon avec leurs attelages franchissent ce pont.