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Statistiques des préfets

Pendant la période de l’administration révolutionnaire, de nombreuses études statistiques voient le jour. La volonté de décrire l’état de la France est à l’origine d’une vaste enquête par département. En novembre 1795 (an IV), le ministre de l’Intérieur du Directoire Bénézech, demande par décret un état de chaque département, divisé en dix rubriques ; l’agriculture fait partie de la recherche consacrée à l’économie. Seuls quelques résultats de ces travaux sont publiés. En décembre 1798, François de Neufchâteau demande aux administrations départementales des comptes sur l’agriculture et le commerce. Une circulaire de 1799 insiste sur l’importance de développer le nombre de réponses, invite à une utilisation des résultats liés aux circulaires précédentes ainsi qu’à leur mise à jour. Elle prévoit l’impression des mémoires parvenant à Paris.

Le nombre de départements s’est accru depuis leur création en 1790, et en 1800 il s’élève à 98. La loi instaure la création du corps préfectoral, chargé de l’administration du département et qui incarne l’État à ce niveau de territoire. Lucien Bonaparte (frère de Napoléon), ministre de l’Intérieur, contribue à la sélection des préfets ainsi que Beugnot, Talleyrand.

Les 35 documents, publiés entre 1800 et 1803 dans plusieurs volumes présents dans la Bibliothèque historique du Ministère de l’agriculture, constituent « la Statistique des préfets ». Quinze documents sont imprimés en l’an IX, dix-neuf en l’an X, et un en l’an XI, par l’imprimerie des sourds-muets, située au n°115 de la rue et du faubourg Saint-Jacques, à Paris : « cette collection constitue une source de première importance pour l’histoire de la statistique en France et pour celle du XIXe siècle[1]». Toutefois, ces enquêtes, hétérogènes et non exhaustives, fournissent des résultats ne pouvant être agrégés au niveau national. Elles offrent davantage une description de chaque département, qu’une réelle statistique. Selon les propos tenus par Moreau de Jonnès en 1847, l’absence d’une méthodologie commune réduit ces documents à « un médiocre intérêt de circonscription » et empêche de pointer « la grande unité nationale de la France ». Chaque préfet, comme avant chaque intendant, a finalement adopté sa propre méthode pour le territoire lui incombant.

Chaptal diffuse cette Statistique des préfets. La collection est accessible dans Gallica à l’exception, de la Statistique du Lot-et-Garonne et de celle relative à la Meurthe, dont les numérisations vous sont proposées ici.

Accès aux éditions numériques de la Statistique des préfets relatives :

à l’Aisne,à la Meurthe,
à l’Allier,à la Meuse-Inférieure,
aux Hautes-Alpes,au Mont-Blanc,
à l’Ariège,aux Deux-Nèthes,
à l’Aube,à l’Orne
à l’Aude,à l’Ourthe,
à la statistique de la Batavie;aux Basses-Pyrénées,
aux départements de la Charente,au Bas-Rhin,
au Cher,au Rhône,
à la Drôme,à la Sambre-et-Meuse,
au Gers,à la Sarthe,
au Golo,à la Seine-et-Oise,
à la Haute-Saône,aux Deux-Sèvres,
à l’Ille-et-Vilaine,au Tarn,
à la Loire-Inférieure,

au Var,

au Lot-et-Garonne,à la Vendée,
à la Lozère,à la Vienne,
à la Marne,aux Vosges.

Olivia Blum

 

[1] Edgard Leblanc, Inspecteur général honoraire de l’Agriculture et vice-président de l’Association d’histoire des sociétés rurales.