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Le tréport
Ecluse de chasse du Tréport
Le port, « traversé par la rivière de Bresle », ne possède qu’un seul quai sur lequel viennent s’accoster les navires. Louis Alexandre de Cessart est chargé de construire une écluse de chasse et d’effectuer des réparations sur le port (des jetées en charpente…). Il décide de positionner l’écluse à « 12 pieds de l’extrémité du quai, dans le lit de la rivière de Bresle », afin d’agrandir le port. Les travaux commencent en 1778. Il choisit de détourner la rivière de Bresle et de faire usage de la » méthode des caissons » pour construire l’écluse du Tréport. En 1780, les écluses commencent à « chasser », à enlever le galet s’introduisant dans le chenal. Puis De Cessart envisage de ramener la rivière de la Bresle « par le nouveau canal de l’OMR, qui lui a été préparé. (tome premier, p. 296) »
« C’est pour faire jouir le commerce de tous les avantages dont le Tréport est susceptible, et que l’exécution de mes projets semble promettre, que le Duc de Penthièvre, alors grand Amiral de France, propriétaire en partie de la ville d’Eu, proposa au Gouvernement, en 1777, de joindre une somme de 170,000 livres aux fonds qui étaient destinés pour les travaux du Tréport, et particulièrement pour l’exécution d’une écluse de chasse, destinée à nétoyer le Chenal et le port des galets dont ils sont encombrés. Ces galets sont apportés en si grande abondance par la mer, lorsqu’elle est agitée par les vents d’ouest, qu’on a vu plusieurs fois l’entrée du port totalement fermée (tome premier, p. 282). »
« L’emplacement choisi pour l’écluse m’a obligé de détourner la rivière de Bresle. On a ouvert et approfondi, à cet effet, une ancienne crique, dont l’entrée se trouvoit un peu au-dessus de l’atelier ; j’ai préféré ce canal à celui qu’elle devoit occuper après l’exécution du projet. J’ai ensuite circonscrit l’atelier par des digues capables d’empêcher les irruptions de la mer. On a placé dans celle d’aval deux buses ; dont l’une inférieure, la plus petite, étoit au niveau des plus basses eaux de la rivière, et l’autre supérieure, à 15 pouces au-dessus. C’est par cette dernière buse que s’écouloient, à marée basse, les eaux des épuisemens ; ces eaux étoient conduites dans un grand réservoir, disposé à cet effet dans l’enceinte des digues, et capable de les contenir pendant tout le temps de la marée haute, ainsi que le produit de plusieurs sources considérables. (tome premier, p. 286) »
Louis Alexandre de Cessart présente dans la planche XXVIII le plan du port du Tréport, avec le projet d’une retenue pour alimenter l’écluse de chasse construite en 1778. Il s’agit d’une nouvelle disposition des jetées visant à proposer aux bateaux de pêcheurs un lieu proche du centre de commerce et où ils seraient à l’abri des effets de l’écluse. « La jetée actuelle d’amont est totalement en ruine. On en a relevé, en 1781, une longueur de sept toises, mais comme le galet rentre dans le Chenal à l’extrémité de cette partie, du côté du port, il sera indispensable d’y porter la dérivation de la rivière de Bresle, en se restreignant à l’établissement d’une retenue d’eau qui ne donne pas d’alluvions de galets, ni des vases de la mer, objet digne de considération pour les avantages du port et du commerce. (tome premier, p. 298) »
Les illustrations XXIX et XXX fournissent des précisions sur l’écluse de chasse, sur son élévation. Les planches XXXI et XXXII dévoilent le plan et l’élévation du pont tournant : « Un pont de bois, de 13 pieds de largeur, construit sur ces deux passages, établit la communication d’un côté à l’autre de l’écluse ». Quant au premier projet, d’un pont en fer, il est accessible dans la planche XXXIV.