Georges Cuvier s’inspire de nombreux travaux réalisés avant lui par des savants, grâce à sa parfaite connaissance du grec et du latin. En Normandie, il commence à porter un grand intérêt à l’œuvre d’Aristote (384-322 av. J.-C.) qui repose sur une approche empirique, l’observation des animaux existants. Le considérant comme un modèle, il s’inspire de ses travaux ainsi que de sa méthodologie pour mener ses propres investigations5 : observer et chercher à comprendre, disséquer les animaux afin d’établir des corrélations entre les organes et d’appréhender les rapports qui existent entre ces êtres vivants. Selon Georges Cuvier, Aristote a même initié l’usage du dessin pour visualiser les descriptions anatomiques.
Pendant son séjour en Normandie, Georges Cuvier, met en place une nouvelle méthode de travail, construit sa méthode scientifique spécifique. Il dissèque des oiseaux, les examine puis les dessine ; il mène des travaux pratiques de sciences naturelles. Après avoir réalisé une description externe de l’animal, de ses mensurations, il traite des organes internes et compare ceux de différentes espèces d’oiseaux. Il utilise notamment les volumes de l’Histoire naturelle de Buffon, édités entre 1771 et 1786, ainsi que l’ouvrage de Brisson intitulé Onithologie, ou méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces et leurs variétés, publié en 1760. Il s’inspire également des travaux de Conrad Gesner (1516-1565), naturaliste et médecin suisse, auteur d’un ouvrage afférent à l’histoire des animaux, qui traite de leur description interne et externe, leurs conditions de vie… Intéressé par la taxinomie, Conrad Gesner cherche à classer les espèces et les nomme avec deux appellations latines, la première se rapportant au genre et la seconde ayant trait au qualificatif.
Georges Cuvier cherche à établir des groupes naturels d’après les rapports qui existent entre tous les êtres, puis une fois ces groupes établis, à trouver des caractères qui peuvent être considérés comme l’indication de ressemblances profondes existant entre les animaux de chaque groupe. Le mérite de Georges Cuvier est d’utiliser à la fois les découvertes scientifiques du botaniste suédois Carl Von Linné (1707-1778) et de Georges-Louis Leclerc de Buffon : de grands rivaux d’un point de vue scientifique. Buffon juge les classifications trop arbitraires, incomplètes, contrairement au suédois Carl Von Linné, qui est à l’origine des progrès majeurs réalisés au XVIIIe siècle en termes de classification. Carl Von Linné créé un système permettant de classer les végétaux, animaux et minéraux, utilisable pour tous les organismes : une nomenclature binaire latine comprenant un nom de genre et un nom d’espèce, qui est encore utilisée de nos jours. Les espèces sont constituées de manière hiérarchisée, au sein de genres, regroupés en ordres, eux-mêmes rassemblés en classes. Georges Cuvier traite d’ornithologie par courrier avec son ami Pfaff. Il fait évoluer la méthode de conservation des oiseaux, les pratiques mobilisées dans le cabinet d’histoire naturelle constitué par Réaumur.