Revues de l’Académie royale des Sciences de Paris (1699-1790)
Pendant trente ans, l’Académie des sciences créée par Colbert en 1666 fonctionne sans statut. Puis en 1699, Louis XIV édite son premier règlement qui la place sous sa protection et lui permet de siéger au Louvre. Ses membres, présentés par l’Académie, sont désormais nommés par le roi, et des publications permettent de diffuser les résultats des investigations menées. Les volumes intitulés Histoire contiennent la retranscription de « tout ce s’est dit de remarquable dans l’Académie, soit par écrit, soit de vive voix », contrairement aux Mémoires qui ne retiennent que des travaux sélectionnés après leur lecture. L’Académie royale des sciences est supprimée en 1793 par la Convention.
La plupart des publications de l’Académie royale des sciences ainsi que les procès-verbaux et les Comptes rendus hebdomadaires des séances édités au XIXe siècle, ont été numérisées par la BnF et sont accessibles sur le site de l’Académie des sciences. Vous pouvez ainsi accéder aux volumes anciens de la Bibliothèque historique du ministère de l’Agriculture, édités par l’Académie royale des sciences.
Journal œconomique (1751-1772)
L’ensemble de la collection du Journal œconomique, ou Mémoires, notes et avis sur les arts, l’agriculture, le commerce & tout ce qui peut y avoir rapport, ainsi qu’à la conservation & et à l’augmentation des biens de famille, est présent dans la Bibliothèque historique du ministère de l’Agriculture. Le Journal œconomique est créé par Antoine-Chrétien Boudet (1717-1787), fils d’un marchand libraire. Sa mère épouse, suite au décès de son père, un imprimeur ordinaire du Roi et de l’Académie. Cette collection contient des mémoires pluridisciplinaires qui traitent de divers pays : Angleterre, Italie, Allemagne, Hollande. Le contenu de cette collection, fort varié, rassemble des arrêts du Conseil d’État du roi, des données financières (état des cours de diverses marchandises…), des articles scientifiques (éventuellement présentés à l’Académie de sciences), des informations ayant trait aux animaux, à l’horticulture…, des lettres à l’éditeur du Journal, des données sur la population, etc. Quelques mémoires traitent des idées des physiocrates. Des travaux d’auteurs célèbres y sont également analysés.
L’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (Ihrim, UMR 5317) et l’Institut des sciences de l’homme (ISH, USR 3385) ont créé un site dédié à des ressources numériques afférentes à la presse d’ancien régime : le gazetier universel. La numérisation de google en mode image du Journal œconomique y est accessible.
Journal d’agriculture pratique, de jardinage et d’économie domestique, JAP (1837-1938)
Le Journal d’agriculture pratique, de jardinage et d’économie domestique (JAP) est fondé par Jacques-Alexandre Bixio (1808-1865), docteur en médecine, journaliste et rédacteur en chef de la Maison rustique du XIXe siècle. Selon les propos qu’il tient dans l’introduction du premier numéro paru en juillet 1837, le journal vise à publier « des articles sur les variations et les progrès de la science dans toutes ses branches, sur les procédés nouveaux, sur les pratiques sanctionnées par une expérience heureuse ; enfin les faits importants qui ont aussi leur enseignement… Le journal recevra toutes les communications et répondra à toutes les questions qui intéressent la science ». En 1909, le Journal de l’agriculture, créé par Jean-Augustin Barral, fusionne avec le JAP. Les deux rédacteurs en chef de la nouvelle revue sont Louis Grandeau, qui meurt deux années plus tard, et Henry Sagnier, dont le décès survient en 1925. En 1937, le Journal subit une transformation qui conduit rapidement à sa disparition.
Les 166 volumes de cette revue reliée sont présents dans la Bibliothèque historique du ministère de l’Agriculture. La collection rassemble de nombreux articles scientifiques sur l’agriculture et son évolution, rédigés par des spécialistes français ou étrangers reconnus dans leur domaine de compétences (agronomes, vétérinaires…), voire par des grands propriétaires expérimentateurs ou voyageurs. Il s’agit d’une revue de vulgarisation des nouveautés ayant trait au monde agricole et à la ruralité, qui ne contient pas de publicité et qui est dotée d’illustrations ayant un objectif pratique. Certains articles sont pourvus de gravures en noir et blanc ou d’illustrations en couleur1, voire de cartes, plans, schémas en coupe ou tableaux. Chaque volume relié comporte plusieurs index très utiles, qui ont trait aux auteurs, aux matières, aux illustrations en noir et blanc, et en couleur.
L’édition numérique d’une très grande partie de la collection est accessible sur Gallica.
Revues de l’Académie d’agriculture
À l’origine, la Société d’agriculture de la généralité de Paris est fondée pendant le siècle des Lumières (en 1761), où l’on cherche à développer l’agriculture de la France en améliorant les techniques existantes. Elle devient la Société royale d’agriculture en 1788 lorsque le Roi décide de la prendre sous sa protection et de lui confier un certain nombre de missions : constituer un thesaurus des savoirs agronomiques, examiner ces connaissances dans des réunions hebdomadaires, ainsi que de les diffuser auprès de son Conseil, des agriculteurs et de l’ensemble du pays. Puis, après sa suppression par la convention en 1793, elle réapparaît en 1798 sous une nouvelle forme. Depuis 1915, elle s’intitule Académie d’agriculture de France (AAF).
Un partenariat entre l’Académie d’agriculture de France et la Bibliothèque nationale de France a débouché sur la numérisation de ses principales collections : Bulletins des séances de 1837 à 1914, devenus à partir de 1915 Comptes rendus des séances de l’Académie d’agriculture de France, ainsi que Mémoires d’agriculture, d’économie rurale et domestique.
Mémoires et observations recueillies par la Société œconomique de Berne (1760-1773)
Le périodique, Mémoires et observations recueillies par la Société œconomique de Berne, qui paraît simultanément en version française et allemande, s’intitule en 1760 et 1761 Recueil de mémoires concernants l’économie rurale. Il contient les mémoires agronomiques, démographiques ou scientifiques transmis par l’un des membres de la Société œconomique de Berne. La plupart des mémoires sont écrits originairement en français. Vous pouvez accéder aux tables des matières de l’ensemble des numéros.
Bibliothèque des propriétaires ruraux ou Journal d’économie rurale et domestique (1803-1813)
Au début du XIXe siècle, une « Société de savans et de propriétaires » créé un périodique trimestriel intitulé Bibliothèque des propriétaires ruraux ou Journal d’économie rurale et domestique qui rassemble 40 volumes imprimés chez la veuve Panckoucke (à Paris) entre 1803 et 1813. L’objectif est de diffuser des connaissances usuelles afférentes à l’économie rurale et domestique, de permettre l’appréhension des diverses terres (en traitant de l’analyse des sols…), des jardins potagers, fruitiers ou d’agrément, de l’économie animale. Les sujets traités sont variés et ils incluent des notes sur les lois rurales, des comptes rendus de publications relatives à l’agriculture (à l’instar de ceux du Cours d’agriculture pratique de Pflûguer),..
Annales de l’agriculture française, contenant des observations et des mémoires sur toutes les parties de l’agriculture, fondées par Tessier (1797-1873)
La collection de la Bibliothèque historique du ministère de l’agriculture relative aux Annales de l’agriculture française, contient 129 volumes édités de l’an VI à 1873 par Mme Bouchard-Huzard (veuve). Ces annales sont fondées par Alexandre-Henri Tessier (1741-1837), agronome français et docteur en médecine, qui est également collaborateur de l’Encyclopédie méthodique. Réfugié près de Fécamp pendant la Révolution, où il est médecin de l’hôpital militaire, il s’intéresse aux vergers du pays de Caux. Sous la Restauration, il est membre de la Société royale et centrale d’agriculture. La plupart des volumes de cette collection sont consultables dans Gallica.
Annales agricoles de Roville, ou mélanges d’agriculture, d’économie rurale et de législation agricole (1824-1837)
Les neuf volumes présents dans la Bibliothèque historique du ministère de l’Agriculture publiés entre 1824 et 1837 (huit volumes et un supplément) sont accessibles sur hatthitrust.org. Le premier établissement d’instruction agronomique est fondé à Roville-devant-Bayon (Meurthe), notamment grâce à C.- J.-A. Mathieu de Dombasle qui cherche à donner un exemple de modernité aux agriculteurs de sa région. Le nombre d’élèves est volontairement restreint. L’établissement forme Auguste Bella, l’un des deux fondateurs de l’école d’agriculture de Grignon. La valorisation des investigations menées à Roville et la mise en œuvre de théories agricoles se font notamment par des écrits, à l’instar de la revue Annales agricoles de Roville. Mathieu de Dombasle vise à transmettre les découvertes réalisées, à diffuser de nouvelles connaissances agricoles. Il utilise cette revue pour soumettre ses arguments et s’adresser aux grands exploitants, dont il aimerait changer les mentalités. Il rédige huit volumes entre 1824 et 1832 puis un supplément en 1837 dans lequel il présente le bilan des travaux menés. Mathieu de Dombasle cherche à s’adapter à un public élargi en évitant des démonstrations trop scientifiques. Environ 1000 exemplaires de chaque volume sont imprimés. Ces annales s’inscrivent dans un mouvement européen de diffusion des innovations agricoles, à l’instar des Annales d’agriculture d’A. Young publiées quelques années plus tôt.
1 On trouve des chromolithographies colorées à partir de 1895.