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Dieppe

ecluse de chasse
 Plans et profils
Plan général de Dieppe

Le port de Dieppe

Un mémoire sur la situation du port de Dieppe a présenté l’intérêt du projet d’une nouvelle passe avec écluse de chasse. Le port de Dieppe se caractérise par le fait que le niveau de la mer « dans les vives-eaux ordinaires » s’élève à 30 pieds à son entrée, soit près de 40 % de plus que dans les ports de Cherbourg, Fécamp, du Havre, ou d’Honfleur. La ville est située dans une vallée « abritée par deux coteaux, qui élevés de 2 à 300 pieds au-dessus de la mer, procurent à ce vaste bassin un calme bien précieux pour la sécurité des navires » ; et « si jamais la communication de Dieppe avec la Capitale pouvoit s’ouvrit par un Canal de navigation, ce port deviendroit de la plus grande importance pour le commerce de l’intérieur » (p. 2, tome second). Le plan général du port de Dieppe est présenté dans la planche I.

En 1775, le principal commerce du port de Dieppe est lié à la pêche du hareng, avec environ deux cents barques de pêcheurs. Louis Alexandre de Cessart est chargé de repousser à la mer des galets et allusions qui viennent s’accumuler dans le port, notamment avec une écluse de chasse dotée de fondations formées de trois caissons. Il élabore quatre projets distincts visant à faciliter la navigation y compris en période de tempête.

Le quatrième projet de Louis Alexandre de Cessart présente une amélioration possible du port de Dieppe en créant une nouvelle entrée au milieu de la vallée et des écluses de chasse visant à nettoyer ce nouveau chenal. Il est adopté par l’assemblée générale du Conseil des Ponts et Chaussées le 20 décembre 1777.

Les planches II à XII illustrent tous les enjeux techniques auxquels il a fallu trouver des solutions, pour exécuter une fondation stable de l’écluse, réaliser une élévation des piles et des bajoyers, construire un caisson permettant d’établir la maçonnerie de l’écluse de chasse… Les manœuvres pour conduire le caisson à son emplacement sont également illustrées.

Le fond du caisson est mis dans un plan parfaitement horizontal le 17 avril. L’arrière des bajoyers, correspondant aux deux massifs de maçonnerie qui forment les parties latérales de la chambre d'écluse, est constitué par des gros moellons des carrières de Reville. Le dessus des piles et des bajoyers est recouvert par des dalles de grès. Suite à l’effet de l’écluse de chasse, des changements dans la direction des courants s’opèrent et viennent taper contre les murs de quai, notamment sur la jetée du Polet. Le gouvernement ordonne le 15 mars 1787 « l’adjudication du môle de garantie » (planche XII).

Dans le projet qui est validé, un môle en forme de pyramide, triangulaire, illustré dans la planche XIII, doit être construit afin de mettre à l’abri les travaux pendant leur exécution et de retenir l’avancement des galets dans l’entrée actuelle. Des caissons, construits derrière le môle, doivent être « rendus libres avant une marée de vive-eau » qui les mettrait « à flot », ce qui contribuerait à la fondation « des murs des claires-voies et des murs de quai » (tome second, p. 26). Il est prévu dans ce quatrième projet que le môle soit démoli à l’achèvement des travaux de la nouvelle entrée. Quant au canal visant l’alimentation des écluses de chasse, il serait dans l’alignement de la nouvelle entrée du chenal, avec un pont pour le passage de la route.

Les planches XIV à XVI ont trait au projet d’une nouvelle écluse de chasse, avec des portes d’écluse tournant sur un axe horizontal, afin de réduire les secousses et de modifier l’effet des chasses. Avec la planche XVII, De Cessart propose de construire des môles ou digues à une distance importante au large afin de créer une rade fermée, de procurer un grand calme à 40 à 50 vaisseaux de guerre, à l’instar du projet de Cherbourg.

 

Submitted by adminC on ven, 05/21/2021 - 10:12
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