Définitions

Quels liens les victimes ont-elles avec la région ?

Trois critères ont été retenus.

Le premier est le domicile. Toutes les victimes domiciliées dans un département de Normandie à la date du 1er septembre 1939 sont dans le dictionnaire. En revanche, le lieu de naissance n’est pas probant dans la mesure où des personnes nées en Normandie ont pu quitter la région dès leur enfance.

40% des 5188 victimes recensées au 20 janvier 2025 dont le domicile est connu étaient domiciliées en Seine-Inférieure,   19% dans le Calvados, 12% dans l’Eure, 12% dans l’Orne, 11% dans la Manche, et 6% dans d’autres départements
Lieux de domicile des victimes

Le second critère est celui de l’arrestation. En effet, nombre de victimes – notamment des réfractaires au STO, des Juifs persécutés ou des résistants de départements limitrophes – ont trouvé refuge en Normandie durant l’Occupation mais y ont été arrêtées.

35% des 5230 victimes recensées au 20 janvier 2025 ont été arrêtées en Seine-Inférieure, 19% dans le Calvados, 13% dans l’Eure, 12% dans l’Orne, 11% dans la Manche, et 10% dans le Reich
Lieux d’arrestation des victimes

Enfin, les victimes ayant été exécutées en Normandie constituent le dernier ensemble qui lie les victimes à la région.

53% des 2648 victimes recensées au 20 janvier 2025 et dont le lieu de décès est connu ont été exécutées dans le Reich, 11% dans le Calvados, 8% en Seine-Inférieure, 8% dans l’Eure, 8% dans d’autres départements, 6% dans l’Orne et 6% dans la Manche.
Lieux de décès des victimes

Quels types de répression sont retenus ?

Le Dictionnaire des victimes du nazisme en Normandie ne peut prétendre à l’exhaustivité sur toutes les personnes qui ont été, à un moment ou un autre, victimes des autorités d’occupation, de sa police ou de son armée : peines d’emprisonnement, punitions collectives, réquisitions mais aussi spoliations, pillages, destructions de biens, etc. Elles ont concernées des milliers d’individus.

Néanmoins, l’histoire personnelle de celles qui ont subi les peines les plus lourdes, de l’internement à la déportation jusqu’à leur mort, peut être restituée grâce aux archives produites durant l’Occupation et dans l’après-guerre. Environ 5 400 victimes sont identifiées, le chiffre évoluant à la marge au fur et à mesure de nos recherches.

67% des 5393 victimes recensées au 20 janvier 2025 ont été déportées, 14% ont été exécutées, 8% ont été arrêtées au sein du Reich, 6% ont été fusillées, 3% ont été tuées en action, et 2% ont été internées
Typologie de la répression
  • Les fusillés à la suite d’une condamnation à mort ou d’une désignation comme otage au titre de représailles.
  • Les exécutés sommaires sont immédiatement abattus ou arrêtés et exécutés. Ils sont plus nombreux durant la Campagne de France en 1940 ou lors de la Bataille de Normandie.
  • Les tués « en action » sont des résistants ou des aidants la Résistance, abattus ou exécutés lors d’un engagement avec l’ennemi, lors d’une mission ou d’une tentative d’évasion.
  • Les plus nombreux sont déportés, pour de raisons diverses. En Normandie, les déportés de répression sont arrêtés parce qu’ils sont communistes ou francs-maçons ; ils sont aussi interpellés pour détention d’armes ou pour leur appartenance à un mouvement ou un réseau de résistance. Région de refuge pour les Juifs persécutés, nombreux d’entre eux sont arrêtés pour motif racial avec les quelques centaines de familles domiciliées, parfois depuis plusieurs générations, en Normandie. Ils sont mentionnés dans le Dictionnaire, qu’ils aient ou non survécu à leur déportation y compris ceux évadés ou décédés lors du transport.
  • Enfin les internés, morts sous la torture, par suicide ou de maladie, sont décédés en prison.
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