CHOURY DE LAVIGERIE Roger, Georges, François, Marie

CHOURY DE LAVIGERIE Roger, Georges, François, Marie // Naissance : 3-8-1889 à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) ; Domicile : Montbray Manche () ; Repression : Tué en action le 18-6-1944 à Coulouvray-Boisbenâtre (Manche) ; Décédé

Vers 17 heures, ce 18 juin 1944, à quelques kilomètres au sud du bourg de Coulouvray-Boisbenâtre, un avion allié survole la zone à basse altitude et sème la panique dans la file de véhicules d’un convoi militaire allemand. Un homme profite de la situation pour sauter d’un side-car et prendre la fuite. L’un des Feldgendarmes qui l’escorte se lance aussitôt à sa poursuite, le rattrape, et l’abat de deux balles de revolver dans la tête.

Cet homme, c’est le baron Roger Choury de la Vigerie, propriétaire du château d’Argenton à Montbray, un village de 850 habitants environ, à une douzaine de kilomètres au nord-est de Villedieu-les-Poêles. Marié et père d’un enfant, il réside au début de l’Occupation à Paris (17e), 98 rue Pierre Demours. En 1942, il décide de quitter la capitale pour s’établir dans la Manche mais trouve sa demeure occupée par des officiers allemands. La cohabitation est difficile. Mus par des sentiments antiallemands très forts, Roger Choury de la Vigerie ne perd pas une occasion pour narguer ses hôtes, revêtant par exemple fréquemment son uniforme d’officier français en leur présence.

Le 16 juin 1944, vers 19 heures, le baron est fait prisonnier dans son château. Ayant refusé de livrer du beurre et des œufs à des soldats allemands cantonnés aux alentours, ceux-ci s’introduisent chez lui et découvrent dans son bureau des cartes sur lesquelles le baron a matérialisé l’avancée des Alliés par des traits de couleur. Roger Choury de la Vigerie est conduit par les militaires auprès de leur supérieur dans la commune voisine de Courson où il est placé sous surveillance chez une fermière. Dans l’après-midi du 18 juin, il est emmené en side-car au sein d’un convoi militaire prenant la direction de Mortain. Sa vie s’achève brutalement quelques kilomètres plus loin, au lieu-dit Le Ny au Jan. Son corps est retrouvé quelques heures plus tard et enterré dans le cimetière de Coulouvray-Boisbenâtre avant d’être ramené à Montbray où il repose toujours.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Montbray ainsi que sur une plaque commémorative dans l’église de la commune. Il figure aussi sur le monument départemental de Saint-Lô pour les victimes du nazisme et sur une plaque commémorative 1939-1945 apposée à l’intérieur de l’église Saint François de Sales à Paris (17e).

Sources : SHD-Caen : 21P325756, 21P436472 ; memorialgenweb.org

Soen Boulligny