
Photo : ONaCVG
ARMENGAUD Micheline, Marthe, Andrée
Née le 26 septembre 1919 à Courbevoie (Seine) ; domiciliée à Tourouvre (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.
ARMENGAUD Micheline, Marthe, Andrée // Naissance : 26-9-1919 à Courbevoie (Seine) ; Domicile : Tourouvre Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à ; ; Rescapé NA NAe
En 1942, Micheline Armengaud qui prendra le nom de son époux André Grange après son
mariage en 1948, a 23 ans et travaille avec ses parents dans l’une des fermes du hameau
de la Foucaudière à Tourouvre dans le Perche ornais, dans ce territoire du sud de
la Normandie recouvert de vastes espaces forestiers. Au cours du mois de mai cette
année-là, Jean Richard
prend contact avec elle pour le compte du Bureau d’Opérations Aériennes (BOA). Micheline
Armengaud accepte d’abord de servir d’agent de liaison dans la région ornaise de Bellême
et de Mortagne-au-Perche, pour le transport de faux papiers mais déploie très vite
une intense activité. Ainsi la ferme de la Foucaudière devient un centre d’hébergement
et la boite aux lettres « KIM. B ». Après le printemps 1943, elle prépare les terrains
de parachutages tout en multipliant les missions de liaison.
Pendant le mois de mai 1944, la jeune femme accepte de cacher les conteneurs remplis d’armes parachutés par les Alliés. Mais la police allemande - informée par l’auxiliaire français de la Gestapo Bernard Jardin - remonte jusqu’à Jean Richard qui est arrêtée à son domicile le 4 juin 1944. Condamné à mort, il est fusillé le 30 juin 1944 à Condé-sur-Sarthe (Orne) avec onze autres résistants du maquis de Courcerault. Le lendemain, le 5 juin 1944, Micheline Armengaud est à son tour appréhendée à son domicile par la police allemande.
Conduite à la prison d’Alençon, elle est transférée le 21 juillet au fort de Romainville, devenant l’une des dernières femmes à y être enregistrées (mle 6 486). Elle est déportée le 3 août au camp de transit de Neue Bremm à Saarbrücken avant d’être dirigée vers Ravensbrück le 12 août 1944 (mle 55 384). Elle n’y reste que onze jours, transférée de nouveau, cette fois vers le Kommando de Gartenfeld dans la banlieue de Berlin, alors administré par le KL de Sachsenhausen (mle 1 018). Elle reste dans ce petit camp qui fait travailler les détenus dans les usines Siemens jusqu’à son évacuation au début mois d’avril 1945. Après avoir été rassemblés dans le camp central de Sachsenhausen, les prisonniers et les prisonnières sont mis sur les routes et forcés de marcher vers le mince couloir qui sépare encore les deux armées alliées. Micheline Armengaud survit à cette dernière épreuve des marches de la mort. Le 2 mai, entre Crivitz et Schwerin, elle est libérée par l’armée soviétique.
Le 9 septembre 2009, elle décède à Tours (Indre-et-Loire) à l’âge de 89 ans.
Sources : SHD-Caen : 21P618672 ; Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon : Fonds Germaine Tillion ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom.
Pierre-Emmanuel Dufayel
Mots-clés :
- 26-9-1919
- Courbevoie, Seine
- Tourouvre, Orne
- 5-6-1944
- Tourouvre, Orne
- Alençon, Orne
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6486)
- Saarbrücken, Neue Bremm
- Ravensbrück (55384)
- Gartenfeld (1018)
- Sachsenhausen (1018)
- 2-5-1945




