COADOU Pierre, Yves, Léon

COADOU Pierre, Yves, Léon // Naissance : 20-6-1926 à Caen (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 16-2-1942 à  ;  ; Rescapé Ichtershausen Allemagne

Elève, à la rentrée scolaire 1941-1942, à l’École primaire supérieure de la rue de Bayeux, Pierre Coadou est décrit par son ami Paul Le Caër , comme un « risque-tout, cabochard et prêt à bondir sur l’individu qui n’est pas de son avis, mais grand cœur et ami fidèle ». Les deux lycéens ont pour ami commun Claude Le Marchand , condisciple de Paul au lycée Malherbe. C’est en se rendant chez son tuteur, que Claude Le Marchand découvre, sur la commune de Hamars (Calvados), des armes et des munitions jetées dans les fossés par les soldats français pendant la débâcle de 1940. Inconscient du danger, il les récupère et cache le tout dans une cabane de chasse de son oncle. Le jeune homme ne peut s’empêcher de mettre ses deux amis lycéens dans la confidence. Sachant que les armes craignent l’humidité, Claude Le Marchand cherche à s’en débarrasser, mais tout en les maintenant en état de marche, prêtes à servir. Paul Le Caër pense que son frère aîné est capable de remettre les armes en état. Il faut d’abord les déménager du bois de Hamars jusqu’à Caen, où Claude et Paul connaissent un cheminot résistant disposé à les entreposer dans la lampisterie de la gare. Le 2 octobre 1941, Claude Le Marchand et Pierre Coadou ont trouvé un chauffeur qui, avec son camion, accepte de faire le transport des armes. À la sortie du village de Hamars, les deux candides, trahis par le transporteur qui n’est autre qu’un indicateur de la police de sûreté allemande, sont arrêtés. Pierre Coadou est interné à la Maison d’arrêt de Caen jusqu’au jugement prononcé par le tribunal de la cour martiale, le 20 décembre 1941. Condamné à sept ans de prison pour « transport et détention d’armes », le Caennais est transféré à la prison de Fresnes (Seine), jusqu’au 16 février 1942, date de sa déportation vers l’Allemagne. Parti de Paris-gare de l’Est, le jeune homme est d’abord incarcéré une semaine à la prison de Karlsruhe, puis du 24 février au 29 octobre 1942, successivement dans les prisons de Saarbrücken et de Zweibrücken. C’est dans celle de Wittlich qu’il demeure deux longues années, jusqu’au 15 octobre 1944. Transféré à cause de l’avance alliée, à la prison de Ichtershausen, il y est libéré par les Américains en avril 1945.

Sources : SHD-Caen : 728933 ; Lecaër P, Docteur Paul Le Caër, Mauthausen, crimes impunis, 2007, p.16

Gérard Fournier