
GARDIE Marie, Louise
Née le 16 novembre 1898 à Marigny (Manche) ; domiciliée à Agneaux (Manche) ; déportée le 28 août 1943 à Aachen ; rescapée.
GARDIE Marie, Louise // Naissance : 16-11-1898 à Marigny (Manche) ; Domicile : Agneaux Manche () ; Repression : Déportée le 28-8-1943 à ; ; Rescapé Aichach Allemagnee
Le 25 février 1937, Marie Gardie épouse en secondes noces René Asseline à la mairie de Saint-André-de-l’Epine (Manche). Quand le conflit éclate, Louise et son mari exploite la ferme du Bois à Agneaux, près de Saint-Lô. Ils ont quatre enfants ce qui n’empêche pas René Asseline d’être mobilisé et fait prisonnier. Louise doit alors s’occuper de la ferme et de son foyer, jusqu’au retour en avril 1943 de son mari, libéré en tant que soutien de famille.
Tout indique qu’après une mésentente au sein du couple, Louise Asseline prend la décision d’avertir les services allemands, par l’intermédiaire de leur employée de maison, que son mari n’a pas rendu son fusil de chasse. Une perquisition opérée par la Feldgendarmerie à la ferme conduit à la découverte de l’arme. René Asseline est alors arrêté, le 9 juin 1943, et écroué à la prison de Saint-Lô. Mais la manœuvre de sa femme, peu discrète et assez coutumière en vérité, est découverte par les services allemands. Ils écartent la responsabilité du mari qui, au moment de l’entrée en vigueur de cette interdiction, était encore prisonnier et ne pouvait rentre son arme. Il est donc remis en liberté et c’est au tour de sa femme d’être arrêtée le 1er juillet 1943. Car, pour les Allemands, c’est bien elle qui avait la charge du foyer durant les trois premières années de la guerre et qui est donc tenue responsable.
Internée à la prison de Saint-Lô pendant un mois puis à Fresnes durant trois semaines,
Marie Asseline est déportée le 28 août 1943 depuis la gare de l’Est à Aachen, comme
détenue « NN » (Nacht und Nebel, « Nuit et brouillard »), en même temps qu’Andrée Alais
, une autre Normande. Comme le veut cette procédure, Louise Asseline est conduite
en Allemagne, dans le plus grand secret, pour y être jugée. Elle entame alors un long
parcours carcéral à travers le Reich. Conduite d’abord à Prüm puis à Trier, elle est
transférée le 21 juillet 1943 à Flussbach puis six jours plus tard à Breslau. C’est
devant le Tribunal du peuple (Volksgerichtshof) de cette ville qu’elle comparaît et qu’elle est condamnée le 17 août 1944 à cinq
ans de travaux forcés pour « détention d’arme ». Louise Asseline est alors dirigée
vers la forteresse de Jauer quelques kilomètres plus à l’ouest, le 22 septembre 1944.
Mais devant l’avancée des troupes soviétiques, les prisonnières sont évacuées le 28
janvier 1945 vers la prison d’Aichach au nord de Munich en Bavière. Le 29 avril, la
prison est libérée par les troupes américaines. Louise Asseline est rapatriée le 20
mai 1945 par le centre d’accueil de Strasbourg.
Elle décède à Saint-Lô le 26 mars 1978, à l’âge de 79 ans.
Sources : SHD-Caen : FN, 27P8908 ; EC (Marigny) ; deces.matchid.io
Pierre-Emmanuel Dufayel
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- Marigny, Manche
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- 1-7-1943
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- 29-4-1945
- Aichach, Allemagne




