CORNANGUER Gaston, Jean

CORNANGUER Gaston, Jean // Naissance : 26-12-1923 à Almenèches (Orne) ; Domicile : La Ferté-Fresnel Orne () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ; 6-3-1944 à Lublin (Pologne) ; Décédé

Boulanger de formation, Gaston Cornanguer réside durant la guerre à La Ferté-Fresnel dans l’Orne. Refusant de partir travailler en Allemagne, il est arrêté avec Albert  et son frère Marcel Provost , ainsi que Bernard Lamy , alors qu'ils tentent de passer la frontière espagnole. Leur arrestation par une patrouille allemande a lieu à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées) le 30 avril 1943. Selon une attestation du chef du groupe OCM de La Ferté-Fresnel, Louis Lacombe, les quatre camarades souhaitaient rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre, via l'Espagne. Ils sont dans un premier temps emmenés à Hendaye avant d'être transférés le 3 mai au fort du Hâ à Bordeaux. Le 19 juin, Gaston Cornanguer est envoyé au camp de Compiègne-Royallieu (mle 15 811). Sur la liste originale du convoi, en face de son nom est inscrit le motif « intelligence avec l'ennemi ».

Il est déporté dans le convoi du 25 juin 1943 avec un millier d'hommes à Buchenwald, où il devient le matricule 14 526 le 27 juin. Après le bombardement des 17 et 18 août du centre de recherches sur les fusées de Peenemünde, sur la Baltique, la décision est prise de déplacer l'usine d'assemblage dans un lieu souterrain protégé. Un site non loin de Buchenwald est choisi sur la colline du Kohnstein. Des détenus de Buchenwald, tel Gaston Cornanguer transféré le 2 septembre, sont donc affectés à ce Kommando de Dora pour aménager les lieux afin d'y installer une nouvelle usine. Les déportés sont enfermés jour et nuit dans les tunnels, les conditions de vie et de travail sont atroces. Beaucoup meurent au bout de quelques semaines, d'autres jugés « inaptes au travail » par les SS, tel Gaston Cornanguer, sont sélectionnés pour l'un des convois de 1 000 malades dirigés vers Lublin. Parti de Dora le 6 février 1944 et arrivé le 18 à Lublin, Gaston Cornanguer est porté disparu le 6 mars comme 90 % des hommes de ce Transport.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de La Ferté-Fresnel.

Sources : Thiery L. (dir.), Le Livre des déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 525 ; memorialgenweb.org

Céline Thiery, Dominique Mathieu