COULON Pierre, Charles, Auguste

COULON Pierre, Charles, Auguste // Naissance : 24-3-1885 à Villeneuve-l'Archevêque (Yonne) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 15-12-1941 à  ;  ; Rescapé Hinzert Allemagne

Fils de Charles Coulon, négociant, et Marie Eugénie Fillieux, Pierre Coulon est né le 25 mars 1885 dans l’Yonne. Devenu clerc de notaire, il exerce à Maisons-Alfort (Seine) puis à Charenton (Seine) et enfin Paris, avant de pouvoir acheter une charge de notaire en 1912. Il s’établit alors à Saint-Julien-du-Sault (Yonne) où il apprend sa mobilisation en 1914. Pierre rejoint son régiment le 15 août pour quatre années de guerre durant lesquelles il fait preuve de zèle et d’héroïsme, à Lirouville en 1914 comme à Verdun en 1916. Il termine la guerre comme sergent-chef major. Trois ans plus tard, il vient s’installer à Vernon avec sa femme Lucienne, et ses deux enfants, Emmanuel et Marie. Naîtront encore trois enfants : Jean (1923), Germaine (1926) et Bernadette (1931). Lorsque la guerre éclate en 1939, Pierre, en raison de son âge et de sa charge familiale, n’est pas mobilisé. Mais lorsque le chef local du réseau Hector, Pierre Aussannaire , le contacte à la fin de l’année 1940 pour travailler avec lui, il reprend du service pour un tout autre combat, celui de la Résistance. La croissance de ces réseaux en lien avec l’Intelligence service inquiète cependant l’Abwehr qui organise une opération de contre-espionnage, l’opération « Fall Porto ». Elle conduit à l’infiltration de plusieurs réseaux par un agent double et, les événements de l’été 1941 aidant – la guerre contre l’U.R.S.S. et la recrudescence des attentats contre des soldats allemands –, à plus de 900 arrestations. Pierre Aussanaire en premier lieu, au mois d’août 1941, est arrêté en possession d’un carnet contenant le nom de ses hommes. Quelques mois plus tard, les 9 et 10 octobre, plusieurs centaines de personnes sont arrêtées dans toute la France dont une quinzaine dans l’Eure prises dans le vaste coup de filet. Arrêté le 9 octobre à son étude, Pierre Coulon est immédiatement transféré à la prison d’Évreux puis à celle de Fresnes le lendemain. Le 15 décembre de la même année, le résistant est déporté sans jugement pour la prison de Wuppertal où il demeure jusqu’au 6 mai 1942. À cette date, il rejoint la forteresse d’Anrath puis, un mois plus tard la prison d’Hinzert. Renvoyé en France, il apprend sa libération le 16 août 1942 dans les bureaux de la Gestapo parisienne. L’Abwehr ayant agi avec précipitation et sans discernement, les instances judiciaires manquent de preuve et doivent en effet relâcher une soixantaine de personnes.

Mais Pierre Coulon décède un an plus tard, le 31 août 1943, à Vernon, des suites d’une électrocution.

Sources : SHD-Caen : 21P438951, 26P1902 ; LA 4624 : liste de français internés à la prison de Wuppertal; AD89 : 4E461E ; J. Quellien, F. Passera, Les Normands dans la guerre, p. 157-162.

Ludivine Ponte