DANGER Louis

DANGER Louis // Naissance : 13-9-1918 à Doudeville (Seine-Inférieure) ; Domicile : Grand-Couronne Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à  ; 19-5-1945 à Ludwigslust (Allemagne) ; Décédé

En 1936, Louis Danger est recensé au 63, rue Pasteur à Grand-Couronne. D’abord journalier, il entre ensuite à la PEC (Potasse et Engrais chimiques) comme manœuvre puis ouvrier. La guerre éclate alors qu’il est au service militaire ; classé soutien de famille il est affecté dans un dépôt d’infanterie

Il fait, en novembre 1942, une demande de passeport pour aller travailler en Allemagne à la Farbenindustrie à Bitterfeld. En décembre 1943 le préfet de Seine-Inférieure répondant au préfet de police affirme qu’il réside près de Nuremberg. Néanmoins, en avril 1943, il est recruté par un résistant FTP du détachement Valmy dont nous ne connaissons que le pseudonyme : la Loco. Il faut donc penser que Danger, bénéficiaire d’une permission, n’a pas regagné l’Allemagne.

Il participe à plusieurs actions « terroristes ». La Loco, arrêté le 9 décembre 1943, livre son groupe. Une opération des polices française et allemande menée à Petit et Grand-Couronne dans la soirée du 10 aboutit à l’arrestation de sept résistants dont Danger. La police trouve chez lui un revolver.

Convaincu de sympathies communistes, d’actions terroristes et de détention d’armes, Louis Danger est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen du 13 décembre 1943 au 18 février 1944, date à laquelle il est remis aux autorités allemandes selon le registre d’écrou. Interné à Compiègne il est déporté le 4 juin au KL Neuengamme, où il arrive le 7, (mle 34 124). A une date inconnue, il est transféré au Kommando de Porta où les déportés doivent creuser une galerie souterraine pour abriter la production d’armements. Le 1er avril 1945, les Allemands évacuent les survivants vers une annexe de Neuengamme, libérée le 2 mai 1945 par les troupes américaines. Louis Danger est alors dans un état de faiblesse extrême aux dires de deux camarades qui l’ont vu à l’hôpital de Ludwiglust où il a été évacué. Sa mère reçoit une carte de lui postée à Paris par un camarade rentré de déportation. Elle attendra en vain son retour, il décède le 19 mai 1945.

Il reçoit plusieurs décorations à titre posthume et une rue de Grand-Couronne porte son nom.

Sources : SHD Caen : 13P20 ; AD76 : 51W86, 54W5336, 1R3888 ; 3677W149 ; Mémorial de Neuengamme

Gérard Gillard