
ASTORG Bernard, Marie, Charles Augustin, Joseph d’
Né le 9 octobre 1892 à Paris (7e) ; domicilié à Sainte-Marie-de-Vatimesnil (Eure) ; déporté le 19 janvier 1944 à Buchenwald ; décédé le 7 avril 1944 à Bergen Belsen.
ASTORG Bernard, Marie, Charles Augustin, Joseph d’ // Naissance : 9-10-1892 à Paris (Seine) ; Domicile : Vatimesnil-par-Etrépagny Eure () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à ; 7-4-1944 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; Décédé
Ancien combattant de la Première Guerre mondiale et de la Campagne de France, le lieutenant-colonel
de cavalerie Joseph – son prénom usuel – d’Astorg aurait pu prendre du repos dans
son château à Vatimesnil, résidence de son épouse, Marguerite Gilberte. Il y occupe
la fonction de maire depuis 1935. En effet, il n’a pas démérité depuis sa formation
de Saint-Cyrien en 1913, dans la promotion de la Croix du Drapeau. En effet, cité
à plusieurs reprises pendant les deux conflits, il fait partie de ces soldats qui,
à la signature de l’Armistice, n’entendent pas rendre les armes… En 1940, il cache
ainsi tout le matériel militaire de son régiment, le 1er régiment d’artillerie de la 4e division légère avant de se rendre à la Wehrmacht. Tout en étant adoubé par Vichy comme maire d’Étrépagny et nommé président de la
Légion des Anciens Combattants de l’Eure, le militaire s’engage avec son épouse et
des deux fils, Philippe et Bernard
, dans la Résistance. Ils opèrent ainsi au sein du service de renseignement « Guerre »
puis « Saturne », un sous-réseau de « Kléber ». « Constantin » dans la Résistance
est arrêté par la Gestapo le 16 ou 17 novembre 1943 à son domicile pour appartenance à la Résistance. De fait,
il dirige un groupe qui fournit du renseignement, fabrique de faux papiers et héberge,
occasionnellement, des résistants et des aviateurs alliés parachutés dans la région.
Transféré à la prison d’Évreux le jour de son arrestation, il est envoyé à Rouen trois jours plus tard. Le 17 janvier 1944, il rejoint le camp d’internement de Compiègne-Royallieu (mle 25 251) dans l’Oise, point de départ vers les camps de concentration du Reich. Il n’y reste qu’une dizaine de jours. Le 29 janvier, après deux jours de voyage, il arrive au KL de Buchenwald (mle 43 365), comme son fils Bernard, arrivé quelques mois avant lui. Le 13 mars, il est envoyé au KL de Dora. Son fils Bernard se souvient : « À la fin mars un Français m’a dit que mon père était au Revier très malade, j’étais complètement surpris. J’ai réussi à obtenir une permission pour aller au Revier… Je l’ai trouvé allongé sur une étroite paillasse qu’il partageait avec un cadavre. Il était pratiquement nu, avait la dysenterie et une pleurésie. J’ai eu du mal à le reconnaître. Mais son moral était incroyable. Il m’a dit combien il était heureux de me voir…. J’ai appris plus tard qu’il avait été transporté le 29 mars à Bergen Belsen. » Il meurt le 8 avril 1945.
Son nom figure sur le monument aux morts de Sainte-Marie-de-Vatimesnil.
Sources : Arolsen ; Bu 7/2-9/9-Liste Amicale Buchenwald ; SHD-Vincennes :16P158803 ; AN, base Léonore, dossier 19800035/0264/35197, Sellier A., Histoire du camp de Dora, p. 86 ; Thiery L. (dir.), Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 593 ; MemorialGenWeb
Françoise Passera
Mots-clés :
- 9-10-1892
- Paris, Seine
- Vatimesnil-par-Etrépagny, Eure
- 17-11-1943
- Vatimesnil-par-Etrépagny, Eure
- Evreux, Eure
- Rouen, Seine-inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (25251)
- Buchenwald (43645)
- Dora (43645)
- Bergen-Belsen
- 7-4-1944
- Bergen-Belsen, Allemagne




