DAUDÉ Léon

DAUDÉ Léon // Naissance : 24-1-1909 à Breteuil-sur-Iton (Eure) ; Domicile : Breteuil-sur-Iton Eure () ; Repression : Déporté le 16-9-1943 à  ;  ; Décédé

Léon Daudé qui est marié et père de quatre enfants, exerce le métier d’artisan-tonnelier dans sa commune natale. Selon un rapport de la gendarmerie locale du 17 février 1943, il est arrêté par erreur pour « trafic illicite de viande » le 13 janvier 1943 par quatre policiers de la sûreté nationale se présentant comme étant des militants communistes venus chercher du ravitaillement. Or, selon le maire de la commune, il ne s’est jamais occupé de politique et se trouve dans un état de santé précaire en raison d’une maladie contractée lors de la campagne de 1939-1940. Il est successivement incarcéré au dépôt de la Préfecture de Police de Paris, à la prison du Cherche-Midi à Paris, puis à Fresnes avant d’être transféré en février 1943 au camp de Compiègne-Royallieu (mle 10 098).

Le 16 septembre 1943, il est déporté au KL Buchenwald (mle 21 852) où il déclare le métier de maître-bottier. Le 13 octobre 1943, Léon Daudé est affecté au Kommando Dora, camp annexe de Buchenwald. Il y est soumis à une vie de bagnard dans les tunnels de la Mittelwerk, l’usine d’assemblage des fusées A4-V2. Probablement souffrant, il doit retourner au Revier de Buchenwald puis revient à Dora le 4 avril 1944. Le 12 avril suivant, il est affecté au Kommando d’Harzungen au régime un peu moins inhumain.

Il envoie les dernières nouvelles à sa famille le 6 mai 1944. Devant l’avancée des forces alliées en Allemagne, le camp d’Harzungen est évacué les 4 et 5 avril 1945. En raison de la confusion générale due notamment aux bombardements des convois et des gares, aux « marches de la mort » et à la sauvagerie des gardiens aux abois, Léon Daudé est porté disparu à compter du 7 avril 1945.

Son acte de décès dressé par jugement déclaratif du tribunal d’Évreux le 24 octobre 1947, fixe sa mort arbitrairement au 18 septembre 1943, jour de son arrivée à Buchenwald.

Sources : Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 594

Bernard Doncker