DAVID Raymond, René, Achille

DAVID Raymond, René, Achille // Naissance : 22-5-1910 à Marchésieux (Manche) ; Domicile : Hyenville Manche () ; Repression : Déporté le 8-8-1942 à  ;  ; Rescapé Bayreuth Allemagne

Curé des paroisses de Montchaton et Hyenville, où il réside en 1940, Raymond David se livre à une vive propagande germanophobe dès le début de l’Occupation, en distribuant à ses paroissiens des tracts antiallemands qu’il produit lui-même, ou encore en maintenant les activités de la Jeunesse agricole catholique, mouvement pourtant interdit par l’occupant.

Surveillé de près par les autorités allemandes, Raymond David est arrêté le 4 février 1941 à Cherbourg durant un congé de trois jours au presbytère de Sainte-Trinité. Il est écroué le jour même à la prison de Saint-Lô. Le 14 février, il comparaît devant le tribunal militaire allemand de la ville (FK 722) qui le condamne à cinq ans de travaux forcés pour « propagande antiallemande ». Transféré à la Maison centrale de Caen le 28 février, il est conduit le 13 janvier à la prison de Villeneuve-Saint-Georges où il reste jusqu’en août 1942.

Le 8 août 1942, Raymond David est déporté avec une centaine de personnes, depuis la gare de l’Est, vers la prison de Karlsruhe où il écroué le lendemain. Il passe ensuite par les prisons de Landsberg et Augsburg avant sa détention au camp de travail de Neuoffingen où il reste du 20 août au 23 décembre 1942. Victime d’un grave accident de travail, il se rompt les deux jambes lors d’une chute et se retrouve hospitalisé jusqu’au 18 octobre 1943 à l’hôpital de Dillingen/Donau où il est opéré à de nombreuses reprises. Là, il reçoit les visites secrètes de prisonniers de guerre français et celles officielles de prêtres allemands et de l’évêque d’Augsburg, contribuant à son rétablissement. À sa sortie, il rejoint la prison d’Amberg où il reste un an. Le 19 octobre 1944, il est incarcéré à la prison de Bayreuth où il est libéré le 14 avril 1945 dans un état de santé précaire.

Rapatrié par le centre d’accueil de Thionville le 21 mai 1945, le Père Raymond retourne auprès de ses paroissiens. En 1948, il couche ses souvenirs dans un livre qui a pour titre Du bagne français au bagne nazi 1941-1945. Grand défenseur de la réconciliation franco-allemande, il s’éteint le 13 septembre 1993 à Lippstadt, en Allemagne. Il est inhumé à Marchésieux.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P625938 ; Fichier M. Boivin ; David R., Du bagne français au bagne nazi 1941-1945 ; deces.matchid.io

Clémence Moalli-Paul