DAYES Robert, Marcel, Georges

DAYES Robert, Marcel, Georges // Naissance : 6-10-1919 à Rocques (Calvados) ; Domicile : Saint-Jacques-de-Lisieux Calvados () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ; 22-1-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Cultivateur, il est marié et père d’une fille Claudine née le 24 novembre 1943. Le 30 juin 1943, Robert Dayes est arrêté en gare de Mézidon (Calvados), pris comme otage suite à des incidents survenus entre des jeunes requis pour le service du travail obligatoire en partance pour l’Allemagne et des soldats allemands au sujet d’une palette de fromages destinée à l’armée d’occupation. Des inscriptions antiallemandes sont peintes sur le train. La Gestapo intervient et emmène Robert Dayes, Gaston Enault  et dix autres hommes à la prison de la Maladrerie de Caen. Le 28 juillet 1943, Robert Dayes est transféré au camp de Compiègne-Royallieu (mle 16 731). 

Le 2 septembre 1943, il est déporté en wagon plombé au Kl Buchenwald (mle 20 752). Arrivé le 4 septembre, il déclare le métier d’ouvrier agricole. Le 26 septembre 1943, il est affecté au Tunnel de Dora, un Kommando extérieur de Buchenwald. D’abominables conditions de détention et de travail forcé lui ruinent la santé en l’espace de trois mois. Laissons son camarade Gaston Enault faire, le 7 mars 1946, le récit des dernières heures de Robert Dayes en ce jour du 22 janvier 1944 au camp de Dora. « Un matin de janvier, mon camarade Robert Dayes de Rocques (Calvados) avec qui je travaillais dans le tunnel, incapable du moindre effort physique, résolut de se présenter à l’Ambulanz afin d’obtenir son admission au Revier ou quelques jours de repos au Schonung. Non reconnu à la « visite » malgré son état de faiblesse extrême, il s’étendit sur un tas de cadavres entassés près de l’Ambulanz, malgré mes exhortations, me déclarant, au moins comme cela, ils seront obligés de m’emmener au Revier. J’allai lui chercher sa portion de café qu’il but aussitôt et je le quittai contraint de me rendre au travail en le laissant là dans cette dramatique situation. Le midi, quand je repassai devant l’Ambulanz, je ne vis plus Robert ni les cadavres. Malgré d’actives recherches, je ne pus jamais obtenir de renseignements le concernant ».

Son nom figure sur le monument aux morts de Rocques ainsi que sur le monument des morts pour la France de Lisieux. Dans cette dernière commune, une plaque commémorative honore également sa mémoire.

Sources : Liste de l’Amicale de Buchenwald ; Thiery L. (Dir.), Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.601 ; memorialgenweb.org

Bernard Doncker