AUBRY Adolphe

AUBRY Adolphe // Naissance : 18-2-1904 à Vernon (Eure) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 8-4-1943 à  ;  ; Rescapé Magdeburg Allemagne

Fils d’Adolphe Julien Aubry et d’Élisabeth Richert, Adolphe Aubry est « adopté par la Nation » le 21 mai 1919. Chef cantonnier à la mairie de Vernon, il épouse Yvonne Louise Descieux le 4 septembre 1926 et le couple a quatre enfants.

Il est arrêté sur dénonciation le 26 mars 1943, à son domicile, par la Feldgendarmerie. Il ne revendique aucune appartenance à un réseau de résistance, mais confirme avoir gardé son arme et ses munitions « sciemment, en violation de l’ordonnance allemande ». Il relève de la procédure Nacht und Nebel ( Nuit et Brouillard ). D’après le témoignage de Robert Latour, présent lors de l’arrestation, Adolphe Aubry aurait été « animé de sentiments patriotiques certains ». D’abord interrogé à la gendarmerie de Vernon, il est successivement détenu à Louviers puis à Évreux, avant d’être incarcéré à la prison du Cherche-Midi à Paris.

Le 8 avril 1943, il est intégré au convoi quittant Paris depuis la gare de l’Est à destination d’Hinzert. Il atteint d’abord Trèves où il change de train pour Reinsfeld, dernière halte ferroviaire avant la marche forcée jusqu’au Sonderlager, distant de sept kilomètres. Le 15 octobre 1943, Adolphe Aubry est emprisonné à Wittlich, puis à Breslau à partir du 15 juin 1944. Il est jugé par le tribunal spécial de la ville le 12 juillet suivant et condamné à cinq ans de travaux forcés. Mais la procédure NN est abandonnée en septembre 1944 et ceux qui en dépendent sont envoyés dans les mêmes camps de concentration que les autres déportés. C’est au KL Gross Rosen (mle 90911) qu’Adolphe Aubry arrive le 10 janvier 1945.

Cependant, face à l’avancée de l’Armée rouge, il est évacué par le convoi du 8 février 1945 et atteint Nordhausen le 11, au terme d’un trajet épuisant, en plein hiver dans des wagons découverts, pratiquement sans ravitaillement. À son arrivée, il devient le matricule 117984, avant d’être affecté à Mittelbau-Dora le 20 février. À nouveau évacué le 4 avril 1945, il est libéré par les Américains le 15 dans la région de Magdebourg.

Amaigri et affaibli, il est rapatrié le 16 mai 1945 par le centre d’accueil d’Hirson (Aisne) . Il retrouve ensuite sa région d’origine. Il devient chef piqueur à Vernon (1951), où il réside jusqu’à son décès le 25 juillet 1980.

Sources : Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 51

Christine Dalbert-Lebrun