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DELASALLE, Robert, Augustin, François

Né le 13 septembre 1904 à Fécamp (Seine-Inférieure) ; domicilié à Fécamp ; fusillé le 21 septembre 1942 à Suresnes (Seine).

DELASALLE, Robert, Augustin, François // Naissance : 13-9-1904 à Fécamp (Seine-Inférieure) ; Domicile : Fécamp Seine-Inférieure () ; Repression : Fusillé le 21-9-1942 à Suresnes (Seine) ; Décédé

Fils d’Henri, Joseph, Louis Delasalle, ouvrier boulanger, et de Marie, Hélène Vion, s’occupant des soins du ménage, Robert Delasalle grandit rue des Renelles à Fécamp. Le 6 octobre 1928, il se marie avec Alida Charbonnier Lien interne et adhéra, en 1936, avec son épouse, au Parti communiste français. Robert Delasalle, lui-même ouvrier boulanger, militant du syndicat de l’alimentation CGT, appartient d’abord à la cellule de Saint-Ouen (Seine-Inférieure) avant de rejoindre celle de la section communiste fécampoise. À la suite des accords de Matignon de juin 1936, Robert Delasalle, avec d’autres militants du syndicat de l’alimentation CGT, négocie la signature d’une convention collective avec les patrons boulangers.

Aussitôt après l’interdiction du PCF en septembre 1939, tentant avec ses camarades d’en réorganiser l’activité, il est inquiété par la police : les perquisitions opérées à son domicile, 13 passage Sautreuil, par les services du commissariat de Fécamp, à la recherche de matériel de propagande, restent cependant infructueuses. Il participe en ville à des distributions de tracts, notamment en septembre 1940 et en août 1941.

Les internements administratifs opérés en octobre 1941 parmi les communistes fécampois ne mettent pas un terme à son activité. Sous son impulsion et celle de sa femme Alida, tous les deux responsables du secteur de Fécamp du Front national de lutte pour l’indépendance de la France, se poursuivent le recrutement de nouveaux militants, la diffusion de tracts anti-allemands et la collecte de provisions et d’argent pour constituer des colis en faveur de leurs camarades normands emprisonnés, notamment d’Edmond Dehays Lien interne, pour venir également en aide à leur famille. Ils organisent des réunions clandestines à leur domicile, la liaison avec les différents responsables locaux et départementaux et le ravitaillement des illégaux et des réfractaires. Robert Delasalle demeure en contact avec Suzanne Clément Lien interne, militante communiste fécampoise recherchée, passée dans la clandestinité, devenue membre de la direction régionale du Parti communiste illégal et ce par l’intermédiaire de Madeleine Dissoubray Lien interne qui effectue les liaisons, transmet les directives, participe au recrutement, logeant à son domicile quand elle doit se rendre à Fécamp.

En février 1942, Robert Delasalle et sa femme sont pris au piège par les services des brigades spéciales des Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris dans une affaire qui atteint des cadres importants de l’appareil central du Parti communiste clandestin, « l’Affaire Pican ». Robert Delasalle est interpellé à sa descente du car d’Étretat, le 21 février 1942, à 9 heures du soir, et conduit jusqu’à son domicile. Il travaille alors pour le compte des autorités allemandes dans cette localité, en tant que charpentier, ce qui lui permet de collecter, puis de transmettre des renseignements sur les positions et l’organisation des forces d’occupation sur le littoral normand, activité importante des résistants de cette région.

Robert Delasalle nie alors toute activité clandestine et est amené ainsi que sa femme au commissariat de police de Fécamp. Dans la nuit, ils sont transférés à Rouen par les services de police, au siège de la brigade mobile, pour interrogatoires et confrontations. Il refuse alors de reconnaître avoir été en contact avec Suzanne Roze, nie avoir hébergé Madeleine Dissoubray lors de ses séjours à Fécamp.

Le 24 février 1942, le résistant, son épouse et ses camarades arrêtés dans la même affaire sont transférés par train à Paris, escortés par la gendarmerie de Rouen et conduits au Dépôt de la préfecture de police, consignés à la disposition des autorités d’occupation. Robert Delasalle en est extrait pour être incarcéré le 21 mars suivant à la prison militaire allemande du Cherche-Midi (6e). Lors de son interrogatoire, il « se comporte d’une manière particulièrement butée et récalcitrante » aux dires de ses geôliers. Il est transféré le 24 août par l’occupant au fort de Romainville aux Lilas (Seine), date à laquelle sa femme, incarcérée au quartier allemand de la prison de la Santé, y est également conduite. Robert Delasalle en est extrait au matin du 21 septembre 1942 pour être fusillé par les Allemands au Mont-Valérien à Suresnes, parmi 46 autres suppliciés, par mesure de représailles aux attentats perpétrés par les FTP du Parti communiste clandestin contre l’armée d’occupation. Son corps comme celui de ses camarades fut ensuite incinéré au crématorium du Père-Lachaise et ses cendres, recueillies dans l’urne no 24, reposèrent d’abord au cimetière parisien de Saint-Ouen, avant d’être transférées, après la guerre, dans la sépulture familiale des Delasalle au cimetière du Val-aux-Clercs à Fécamp.

Le passage Sautreuil, où les époux Delasalle habitaient et où sa veuve continua à demeurer un temps, est renommé en 1945 par décision du conseil municipal, en hommage à ce résistant fusillé, passage Robert-Delasalle.

Son nom figure sur le monument commémoratif du PCF à Rouen ainsi que sur le monument commémoratif du Mont-Valérien.

Sources : SHD-Caen : 21P441908 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org

Lynda Khayat

Mots-clés :

Fusillé
  • 13-9-1904
  • Fécamp, Seine-Inférieure
  • Fécamp, Seine-Inférieure
  • 21-2-1942
  • Fécamp, Seine-Inférieure
  1. Rouen, poste de police, Seine-Inférieure
  2. Paris, dépôt, Seine
  3. Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
  4. Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (747)
Décédé
  • 21-9-1942
  • Suresnes, Seine
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