DEMARE Claude, Pierre, Lucien

DEMARE Claude, Pierre, Lucien // Naissance : 9-6-1926 à Paris (Seine) ; Domicile : Pont-de-l'Arche Eure () ; Repression : Déporté le 15-7-1943 à  ;  ; Rescapé Wolfenbüttel Allemagne

À l’âge de 16 ans, Claude Demare est employé comme chauffeur-livreur dans une entreprise de chaussures, rue de Tostes, à Pont-de l’Arche (Eure), et réside au 6 rue de Paris à Pont-de-l’Arche chez ses grands-parents. À l’occasion, il aide son oncle, Roger Bonnet , résistant, pour lequel il se charge du transport et de la distribution de tracts et de courriers.

Le 1er mars 1942 à 22 heures, il se trouve à Fleury-sur-Andelle (Eure) avec lui, pour une mission consistant à distribuer des tracts. Sur la route entre Fleury-sur-Andelle et Pont-de-l’Arche, un officier de police français les arrête pour un défaut d’éclairage sur leurs bicyclettes. Cependant, le policier remarque immédiatement de nombreux tracts communistes à l’endroit-même où se trouvent les deux hommes. Le lendemain, des policiers viennent arrêter Claude Demare au domicile de ses grands-parents. Interrogés, les deux complices reconnaissent tous deux les faits mais expliquent avoir trouvé le paquet de tracts dans un jardin public de Pont-de-l’Arche… L’histoire des deux suspects est alors si ressemblante que la police les soupçonne d’avoir convenu de leurs propos à l’avance.

Le jeune Normand est en premier lieu interné à la prison de Louviers jusqu’au 17 mars. Lors du premier jugement par la section spéciale de la Cour d’appel, il est acquitté en raison de son jeune âge et libéré le 8 avril.

Cependant, l’Occupant s’immisce dans l’affaire. Le soir même, la Feldgendarmerie intervient et le conduit au tribunal militaire de la Feldkommandantur 517 qui lui inflige, le 9 avril 1942, trois ans de prison pendant que son oncle, résistant communiste du Front national, est condamné à mort.

Emprisonné à Rouen puis à Evreux, il est dirigé aux Hauts-Clos à Troyes, dans un hôpital en cours de construction transformé en prison. Le 11 juin 1943, il est hospitalisé au sein du centre pénitentiaire des Hauts-Clos car il souffre de graves affections de la face. Il en ressort le 28 juin avant d’être déporté le 15 juillet 1943 vers la prison de Karlsruhe, puis le 23 juillet 1943 vers celle de Bochum. Enfin le 3 novembre 1943, il est envoyé en détention à Anrath, une petite ville située à une soixantaine de kilomètres où il est probablement astreint au travail forcé. Il est libéré le 11 avril 1945 et rapatrié le 17 mai 1945 au centre d’accueil de Jeumont (Nord).

Claude Demare décède le 25 décembre 2005 au Theil-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).

Source : SHD-Caen : 25P10399, LA5349, LA18468, TA 106836 ; deces.matchid.io

Cloé Contentin