DEMUYTER Jean

DEMUYTER Jean // Naissance : 31-3-1918 à Louvain (Belgique) ; Domicile : Le Grand-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

D’origine belge, il acquiert la nationalité française le 7 mai 1936. Durant la campagne 1939-1940, il sert comme sergent au GAO 2/526. Il est démobilisé en avril 1941 et habite alors à Grand-Quevilly où il exerce le métier de dessinateur industriel. Réfractaire au STO, il veut rejoindre les FFL en Afrique du Nord via l’Espagne mais il est arrêté par le SD le 17 avril 1943 à Orthez (Basses-Pyrénées) et interné à l’hôtel Édouard VII de Biarritz (Basses-Pyrénées) puis à la citadelle de Bayonne (Basses-Pyrénées), au fort du Hâ à Bordeaux (Gironde). Le 5 août, il arrive au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 17 077). Le 2 septembre 1943, il est déporté à Buchenwald (mle 20 756) d’où il est affecté le 26 septembre à Dora, Kommando annexe de Buchenwald. Jusqu’en novembre, il travaille au Kommando Strassenbau à l’aménagement des voies, au Kommando Aukohl-Savatzki, chargé de rassembler les métaux traînant dans le tunnel puis au Technisches Büro. Suite à un brutal coup de pied d’un SS, il doit se faire soigner au Revier de Dora de février à avril 1945.

Jean Demuyter est évacué le 4 avril 1945 vers Bergen-Belsen, le 10 avril vers le « camp des casernes » où il est libéré le 15 avril par les troupes britanniques. Son rapatriement commence le 25 avril, il transite par Bruxelles, Lille puis Rouen. Peu après, il se rend à l’hôtel Lutetia pour s’acquitter de diverses formalités.

Il a témoigné sa vie durant des souffrances endurées dans les camps de concentration nazis. Le 28 novembre 2008, à l’âge de 90 ans, il intervient encore devant les élèves du lycée du Nivot dans le cadre de leur préparation au concours national de la Résistance. Il commence son propos par ces termes « je suis né Flamand et le Flamand, c’est aussi têtu que le Breton que je suis devenu. Lorsque le maréchal Pétain a accepté les conditions allemandes, j’en ai pleuré. Je ne pouvais accepter la défaite […] j’ai survécu, une question de chance. Mais j’ai toujours gardé l’espoir malgré les misères et les privations ».

Jean Demuyter décède le 4 juillet 2012 à Roscanvel (Finistère).

Sources : SHD-Caen : 21P632749, Liste de l’Amicale de Buchenwald ; A. Sellier, Histoire du camp de Dora p.76, 148 ; Thiery L. (dir.), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.658

Bernard Doncker