DERVYN Henri, Émile, Cornil

DERVYN Henri, Émile, Cornil // Naissance : 25-6-1912 à Petite-Synthe (Nord) ; Domicile : Saint-Jean-la-Forêt-par-Nocé Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 31-5-1944 à 12-7-1944 à  ;  ; Rescapé Grini Norvège

Henri Dervyn naît dans une famille modeste de Petite-Synthe dans la banlieue de Dunkerque (Nord). Son père, Émile Dervyn, est terrassier et sa mère, Lucie Trachoen, est occupée au ménage. En avril 1923, il devance de quelques mois l’appel sous les drapeaux et s’engage au 23e régiment d’infanterie coloniale. De 1934 à 1937, il est affecté en Chine puis démobilisé en avril 1938. Il revient à Rosendaël, un faubourg de Dunkerque, et reprend son métier d’ouvrier métallurgiste spécialisé dans la soudure électrique.

À la déclaration de guerre en septembre 1939, il est rappelé au service dans le 23e R.I.C puis rapidement réformé après une blessure accidentelle. En mai 1940, il est à nouveau mobilisé et participe aux combats au sein du 21e R.I.C. Ayant abandonné l’uniforme pour éviter la captivité, il retourne à Rosendaël puis à Boulogne-sur-Mer où il est requis sur place par l’occupant jusqu’en juillet 1941. Après une altercation avec un officier allemand, il gagne la zone Sud et rejoint Marseille où il travaille comme docker. Le 15 septembre 1941, il est arrêté par la police française pour sabotage de voitures allemandes destinées à l’Africa Korps et écope de quatre mois de prison. Sa peine purgée, il retourne en zone occupée et travaille comme ouvrier agricole dans une ferme à Bouconvilliers (Oise) puis à Origny-le-Roux (Orne).

Marié et père de trois enfants, Henri Dervyn est malgré tout requis pour le travail obligatoire en Allemagne sans doute en raison de ses compétences professionnelles très recherchées par l’occupant. Il quitte la France le 17 avril 1943 et arrive à Stettin, en Pologne, deux jours plus tard. Pendant deux mois, il est employé au déblaiement de la ville détruite par un bombardement. À sa demande, il est transféré en Norvège à Risör et employé au classage des bois. Ayant obtenu une permission de 20 jours en France, il part le 4 septembre 1943 mais ne revient qu’en janvier 1944. Il est alors affecté à Porsgrunn et assure la fonction d’interprète.

Le 31 mai 1944, Henri Dervyn est arrêté à Porsgrunn pour refus de travail et interné à Skien, au sud d’Oslo. Le 12 juillet, il est transféré au KL de Grini (mle 11 773) puis libéré le 2 septembre 1944 à l’issue de sa peine. Ayant reçu l’ordre de regagner Porsgrunn, il part à Oslo et réussit, grâce à l’aide de Norvégiens, à passer en Suède et arrive à Koppom le 14 septembre 1944. Il est rapatrié en France le 20 juillet 1945.

Henri Dervyn est décédé le 25 septembre 1970 à Rosendaël.

Sources : SHD-Caen : Fichier national ; AD59 : 3E13373 ; deces.matchid.io

Sébastien Beuchet