DESERT Victor, Édouard

DESERT Victor, Édouard // Naissance : 13-5-1902 à Le Petit-Quevilly (Seine-Inférieure) ; Domicile : La Haye-Malherbe Eure () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à  ;  ; Rescapé Wetterfeld Allemagne

Victor Désert est le fils de Édouard Désert, 26 ans, coiffeur, et de Jeanne Tacherot, 25 ans, journalière, mariés le 11 novembre 1899 à Petit-Quevilly où ils habitent 33 rue de la Gare. Il épouse le 26 avril 1926 à Pont-de-l’Arche (Eure) Aldéga Berthe Lemonnier , née le 17 février 1897 à Gravigny (Eure). Ils n’ont pas d’enfant et habitent au hameau de La Vallée à La Haye-Malherbe.

Victor Désert partage les activités de résistance de sa femme Aldéga. Membre du Front national depuis le mois de janvier 1941 il rejoint le mouvement Résistance en décembre 1942 avant d’intégrer le réseau action RM BOA au 1er septembre 1943. Il fait de sa maison un lieu de rendez-vous pour des chefs du Front national et y détient une imprimerie clandestine. Membre actif du groupe Martin de Montaure (Eure), il se livre à de multiples activités de résistance : il fait office d’agent de liaison et de renseignements, distribue des journaux et des tracts clandestins, fournit de faux papiers aux réfractaires… Mais il héberge aussi des soldats français évadés puis des résistants ou des parachutistes britanniques ou américains et recrute de jeunes réfractaires au STO pour la Résistance. À la suite de la découverte d’une imprimerie clandestine à Rouen par la Sûreté française, le couple est recherché. Victor Désert est arrêté par la Gestapo en même temps que sa femme le 11 novembre 1943 à Pont-de-l’Arche, au domicile d’une résistante chez qui ils s’étaient réfugiés, Germaine Mondeville. La perquisition de leur domicile a permis d’établir qu’ils avaient caché des individus dont certains avaient laissé des effets et des papiers d’identité. Incarcéré à Rouen jusqu’au 14 janvier 1944, Victor Désert est expédié au camp d’internement de Compiègne-Royallieu dans l’Oise où il reste jusqu’au 27 janvier sous le matricule 25 254. Il est déporté le 27 janvier au camp de concentration de Buchenwald où il arrive le 29 janvier (mle 44 645). Le 28 septembre, il est envoyé au Kommando de Bochum, près d’Essen comme travailleur forcé au service du Reich. Il revient au KL Buchenwald le 18 mars 1945 pour être dirigé le 10 avril sur le camp de concentration de Flossenbürg d’où il est évacué dès le 21 avril vers Waterfeld. C’est dans cette ville qu’il est libéré deux jours plus tard.

Rapatrié le 6 mai par route et chemin de fer vers le centre d’accueil de Boulay (Moselle), il est diagnostiqué dans un état affaibli.

Il meurt le 23 septembre 1981 à Louviers (Eure).

Sources : SHD-Caen : 21P633702, BU 7/2-9/9- Liste Amicale Buchenwald ; AD27 : 68J3 ; J. Papp, La Résistance dans l’Eure, p. 69, 199 ; deces.matchid.io

Bernard Bodinier