
DIDIER Jacques
Né le 9 août 1895 à Thaon-les-Vosges (Vosges) ; domicilié à Saint-Marcel (Eure) ; déporté le 26 juin 1943 à Buchenwald ; rescapé.
DIDIER Jacques // Naissance : 9-8-1895 à Thaon-les-Vosges (Vosges) ; Domicile : Saint-Marcel Eure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à ; ; Rescapé Auschwitz Pologne
Jacques Didier, tisserand, est né le 9 août 1895 à Thaon-les-Vosges. Appartenant à la génération qui aura 20 ans pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé, à compter du 15 décembre 1914 d’abord en service auxiliaire, puis dans un service armé. Officiellement démobilisé le 18 septembre 1919 et de retour à Thaon, il épouse, le 7 août 1920, Germaine Madeleine Battu dont il aura quatre enfants. On ne connaît pas la date à laquelle Jacques Didier décide de quitter sa région natale pour venir s’installer à Saint-Marcel dans l’Eure, mais quoi qu’il en soit, à la veille de la guerre, il vit au 59, cité Meyer, du nom du propriétaire de la filature, Nathan Meyer, qui crée la cité dans les années 1920 afin de loger les ouvriers de ses usines de tissage. En 1938, dans un contexte de tensions internationales, la France se réarme. Aussi, Jacques Didier est affecté spécial aux usines Brandt de Châtillon-sur-Bagneux et Vernon, nationalisées pour engager le réarmement du pays. En novembre 1939, il est mobilisé avant d’être renvoyé dans ses foyers le 6 janvier 1940. Sans doute assez tôt, au moins à compter de juin 1941– soit peu de temps après la création du Front national auquel il déclare avoir appartenu – l’ouvrier commence à distribuer des tracts et des journaux hostiles à l’occupant. Mais il est très vite arrêté. Le 30 juin 1941, la Feldgendarmerie vient le chercher à Saint-Marcel pour le conduire à la prison d’Évreux. Jugé par le tribunal de la Feldkommandantur 753 le 7 août, il est condamné pour détention d’armes et diffusion de tracts germanophobes à un an de prison. Sorti de la prison, il est ensuite transféré dans plusieurs prisons en Normandie sans que la raison de ces mouvements ne soient connues. Le 18 août 1941, l’administration pénitentiaire le conduit à la prison de Caen, puis le 26 novembre à celle de Rouen. Il fait alors l’objet d’un nouveau jugement par la Section spéciale de la cour d’appel de Rouen, le 10 décembre 1941. Le 16 février de l’année suivante, il est incarcéré à Lisieux avant d’être à nouveau emprisonné à Rouen à compter du 2 mai, dans l’attente de son transfert au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu où il arrive le 7 mai. Enregistré sous le matricule 14 747, il n’y reste que quelques semaines. Le 26 juin 1943, Jacques Didier est déporté pour le camp de concentration de Buchenwald (mle 14 682). Il connaît encore les camps de Lublin (mle 6 667) du 26 janvier au 22 juillet 1944 et celui d’Auschwitz (mle 190 453) avant d’être libéré par les armées soviétiques le 27 janvier 1945 et rapatrié par Marseille le 10 mai. Jacques Didier peut alors reprendre le cours de sa vie.
Il ne retournera jamais dans sa région de naissance. En effet, c’est à Saint-Pierre-d’Autils (Eure), près de Vernon, qu’il décède le 16 novembre 1986.
Sources : SHD-Caen : 21P634951, AD88 : 4E473/9-85896 ; AD27 :72W2 ; AD76 : 21924W31.
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 9-8-1895
- Thaon-les-Vosges, Vosges
- Saint-Marcel, Eure
- 30-6-1941
- Saint-Marcel, Eure
- Evreux, Eure
- Caen, Calvados
- Rouen, Seine-Inférieure
- Lisieux, Calvados
- Rouen, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (14747)
- Buchenwald (14682)
- Lublin (6667)
- Auschwitz (190453)
- 27-1-1945
- Auschwitz, Pologne




