DILICHEN Joseph, Xavier, Vincent

DILICHEN Joseph, Xavier, Vincent // Naissance : 5-2-1919 à Brest (Finistère) ; Domicile : Parigny Manche () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 31-5-1944 à Ebensee (Autriche) ; Décédé

Dessinateur à la SNCF et employé à la gare de Granville, Joseph Dilichen réside chez ses parents, également cheminots, rue de Mortain à Parigny, un gros bourg de 1 200 habitants, près de Saint-Hilaire-du-Harcouët. Il est célibataire.

Le 15 décembre 1942, il est arrêté par la Gestapo à Brest (Finistère) lors d’une vérification d’identité. Il est alors recherché. Au mois de juillet précédent, il est en effet interpellé une première fois à Granville avec son groupe de Libération-Nord, suite à la découverte d’une caisse d’armes sur son lieu de travail. Relâché quelques jours plus tard, il trouve refuge chez sa grand-mère au 122 de la rue Jean Jaurès à Brest. Mi-octobre 1942, il est ensuite envoyé en mission à Dessau (Allemagne), sous couvert d’un contrat de travailleur volontaire, afin d‘espionner les usines d‘aviation Junker. Il s’évade et rentre à Brest en novembre. Il y mène notamment des missions de renseignement sur la base sous-marine allemande.

Tout d’abord interné à Brest, Joseph Dilichen est transféré à Angers le 24 décembre 1942. Puis il arrive le 12 mars 1943 au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 12 524). Un mois plus tard, le 20 avril, il est déporté au sein d’un transport de près de 1 000 hommes constitué par les nazis dans le cadre de l’opération Meerschaum visant à alimenter les camps de concentration en main-d’œuvre.

Deux jours plus tard, Joseph Dilichen est enregistré au KL Mauthausen (mle 27 981). Il est envoyé dans un premier temps au commando de Wiener Neustadt, où les détenus doivent produire des armes balistiques. Il y travaille au déchargement de sacs de ciment. Le 13 novembre 1943, après un bombardement sur le camp, il est transporté au commando de Schlier, où il est affecté à un poste de dessinateur technique. Le 4 mars 1944, Joseph Dilichen subit un dernier transfert au commando d’Ebensee, où les détenus sont employés au percement de deux réseaux de galeries devant accueillir une raffinerie de pétrole et une usine d’armement. Les conditions de détention y sont particulièrement difficiles. Joseph Dilichen y décède le 31 mai 1944, à l’âge de 25 ans seulement.

Son nom est gravé sur la porte de l’ancienne prison de Saint-Lô détruite lors du bombardement du 6 juin 1944, ainsi que sur le monument aux morts de Parigny.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Ma 7/11, 21P443923 ; Fichier M. Boivin ; Fontaine T., Mémorial des cheminots victimes de la répression, p. 517-518 ; memorialgenweb.org

Émilie Rimbot