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DREIER Charles

Photo : AP Halfon

DREIER Charles

Né le 29 décembre 1901 à Paris (3e) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 22 juin 1942 à Auschwitz ; assassiné.

DREIER Charles // Naissance : 29-12-1901 à Paris (Seine) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ;  ; Assassiné

De nationalité française, il est l’époux de Malka Mary née Leizerovitch Lien interne, le père de Francine Lien interne, le fils de Dora Dreier Lien interne et le gendre de Haya Leizerovitch Lien interne. Il est domicilié 48 rue Beauvoisine, voisin de sa belle-sœur Ida Halfon Lien interne qui habite le même immeuble au n°50. Charles Dreier exerce la profession de maître-fourreur et travaille sur commande mais il complète aussi ses revenus par la vente de vêtements en fourrure qu’il a fabriqués, dans sa boutique ouverte sur la rue au n°48.

Mais en octobre 1940, avec les premières lois d’aryanisation, sa profession de commerçant lui est interdite : il est radié du registre de commerce. Sa boutique est d’abord mise sous administration provisoire puis fermée en juin1941 ; les fourrures et autres marchandises sont liquidées. Cependant, après une enquête de police prescrite par la Feldkommandantur 517, le 21 août 1941 le fourreur est autorisé à rester artisan jusqu’à nouvel ordre, à condition qu’il n’ait aucun contact avec les fournisseurs et les clients. Il se fait inscrire sur le registre des Métiers et devient l’employé de Monsieur Pierre, un fourreur situé au 58 rue des Carmes, qui lui fournit les fourrures nécessaires. Il continue de travailler ainsi dans son atelier, aidé par son épouse et une employée non juive. Il réussit ainsi à subvenir aux besoins de sa famille.

Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, il est arrêté à son domicile, parce que né juif, par la police française, lors de la première rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf. Cette rafle est décidée, préparée depuis plusieurs mois par la section antijuive de la Gestapo de Paris, avec l’aide de la Sipo-SD régionale installée à Rouen, 9 rue du Donjon. Elle est ordonnée après l’attentat du 2 mai commis sur deux marins allemands mortellement blessés par deux résistants FTP, afin de la faire passer pour un acte de représailles et cacher son véritable objectif. Charles Dreier est détenu pendant cinq jours à la maison d’arrêt Bonne Nouvelle, secteur allemand et le 12 mai il est transféré par le train de huit heures 37 à la gare Saint-Lazare à Paris. Un autobus parisien réquisitionné le conduit ensuite dans le camp de Drancy (Seine), où il est interné (matricule 11 729) en fin d’après-midi. Le 22 juin 1942, il est déporté par le convoi n°3 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Charles Dreier n’est pas oublié : son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P444790 ; Mémorialde la Shoah : fichier de Drancy ; AN : AJ38 4981 dossier 3488 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 51 W 37 ; Holstein D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, 1995, p 21-23 ; Holstein D., Le Manuscrit de Cayeux-sur Mer juillet-août 1945, 2005, p174-181 ; Bottois F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940- 30 août 1944, 2015, p 117, p145-160

Françoise Bottois

Mots-clés :

Déporté
  • 29-12-1901
  • Paris, Seine
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 6-5-1942
  • Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Seine-Inférieure
  2. Drancy, Seine (11729)
22-6-1942, K03
  1. Auschwitz (41476)
Assassiné
  • NA -NA -1942
  • Auschwitz, Pologne
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