DREUX Alfred, Albert

DREUX Alfred, Albert // Naissance : 15-12-1902 à Saint-Julien-sur-Sarthe (Sarthe) ; Domicile : Saint-Cyr-la-Rosière Orne () ; Repression : Exécuté le 4-8-1944 à Saint-Cyr-la-Rosière (Orne) ; Décédé

En 1943, Alfred Dreux, marié avec Berthe Hoden et père de deux fils, Roger et André, est boulanger-pâtissier et réside à St-Cyr-la-Rosière. En juillet, un maquis de six hommes s’est constitué à Préaux dans l’Orne sous la direction d’Alphonse Vaudron originaire de Saint-Cyr-la-Rosière. Ce maquis s’établit ensuite à quelques kilomètres à Saint-Hilaire-sur-Erre (Orne). Ayant reçu des armes et des munitions grâce au Bureau des Opérations Aériennes (BOA) de Mortagne-au-Perche (Orne), le groupe va entrer en action le 8 juin et créer un sentiment d’insécurité, chez l’occupant, mais aussi chez les collaborateurs ce qui inquiète la population. Le 21 juillet 1944, Alphonse Vaudron sollicite René Brouard  afin qu’il accepte que la quinzaine de maquisards s’installent dans un bâtiment abandonné lui appartenant situé au lieu-dit Les Corbinières à Appenai-sous-Bellême à quelques centaines de mètres de son domicile. Alfred Dreux et ses deux fils ravitaillent le maquis.

Renseignés par un collaborateur, la Gestapo envoie vers le 10 juillet ses agents à Bellême (Orne) où on leur confirme les noms de Vaudron, de Verdier  et de Dreux comme étant des membres du maquis ou des hommes le ravitaillant. L’agent de la Gestapo Duru se rend à Saint-Cyr-la-Rosière où, se faisant passer pour un résistant, il fait connaissance avec le fils Dreux. Mis en confiance, Dreux lui révèle qu’il fait partie du groupe de résistance dont il assure le ravitaillement. Fort de ses renseignements, Hildebrandt chef de la Gestapo de l’Orne décide de procéder à une rafle.

Le 4 août 1944, vers 5 heures 30, plusieurs camions chargés d’une vingtaine de soldats accompagnés de trois voitures transportant des officiers allemands et les auxiliaires français bouclent l’accès au bourg de Saint-Cyr-la-Rosière. Vers 6 heures, les Allemands se rendent à la boulangerie Dreux. L’un des fils de la maison, Roger, est arrêté. Son frère réussit à s’échapper tandis que leur père, Alfred, est abattu devant sa boulangerie en tentant de s’enfuir.

Après le meurtre d’Alfred Dreux, son fils Roger est conduit à la mairie et matraqué pendant une demi-heure pour lui faire dire l’emplacement exact du maquis. Il ne peut que se plier à la volonté de ses bourreaux, non sans avoir subi les pires sévices.

Le nom d’Alfred Dreux figure sur le monument commémoratif d’Appenai-sous-Bellême et sur le monument aux morts de Saint-Cyr-la-Rosière.

Sources : SHD-Caen : 21P172752 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; R. Ruffin, Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance normande, p. 71-72 ; M. Ganivet, 1944 Libération du Perche, p.129-143 ; memorialgenweb.org

Yves Duprez