DUBOURG André, Julien

DUBOURG André, Julien // Naissance : 24-11-1914 à La Ferrière-sur-Risle (Eure) ; Domicile : Ajou Eure () ; Repression : Déporté le  ; Rescapé Tyrol Allemagne

Le 24 novembre 1914 à La Ferrière-sur-Risle, Georgina Roussel et Maurice Dubourg, ouvrier tanneur, donnent naissance à André, aîné de cinq enfants. Après la Première Guerre mondiale, la famille quitte La Ferrière-sur-Risle pour Ajou où André travaille comme ouvrier agricole dès l’âge de 15 ans. Âgé de 25 ans en 1939, il est sans doute mobilisé durant la drôle de guerre puis, après les combats, il est de retour dans son village au cours de l’année 1940. C’est en effet là qu’il est arrêté le 20 juin 1941 par la gendarmerie française pour le vol d’un portefeuille. D’abord incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux, il est ensuite envoyé à Rouen pour être jugé par la Cour d’appel qui le condamne le 27 août à deux ans de prison. Il purge sa peine à la Centrale de Poissy jusqu’au 3 mai 1942, puis à la prison d’Auxerre (Yonne). Durant son séjour dans cette prison, il est employé comme bûcheron à Quarré-les-Tombes, à une vingtaine de kilomètres d’Avallon. Pour une raison inconnue – le vol d’un portefeuille ne semble pas une raison suffisante pour expliquer son transfert aux autorités allemandes – le 22 décembre, André Dubourg rejoint le quartier allemand de la prison du Cherche-midi à Paris puis il est déporté au SS-Sonderlager d’Hinzert. Ni la date exacte, ni le motif de sa déportation ne paraissent établis, peut-être s’agit-il d’une détention d’armes selon divers témoignages de l’après-guerre. Selon ses dires, il serait parti le 2 janvier de la gare de l’Est, mais c’est plus probablement le 12 février qu’il quitte Paris. Il suit alors le parcours des déportés Nacht und Nebel, du nom du décret qui permet aux Allemands de déporter sans jugement et en secret ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis. Incarcéré à la prison de Köln-Klingelpütz (mle 1644/2) jusqu’au 9 juillet 1943, il est ensuite envoyé en préventive à celle de Wittlich jusqu’au 27 septembre puis à Breslau, dans l’attente d’être jugé. Le 21 octobre 1944, alors que les autorités allemandes ont décidé d’abroger la procédure Nacht und Nebel, une partie des déportés NN, dont André, est expédiée vers le camp de concentration de Gross Rosen (mle 75 654), satellite du KL Sachsenhausen. À compter de février 1945, le camp est évacué, à marche forcée, devant l’avancée des Alliés. Le 16 mars 1945, André est transféré au camp de Dachau (mle 146 146) puis au camp annexe de München-Riem et enfin libéré le 4 mai par l’arrivée de l’armée américaine sur les lieux.

Il est rapatrié le 14 mai par le centre d’accueil de Sarrebourg (Moselle).

Il est décédé à Ajou le 14 mars 2002.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P637631 ; EC (La Ferrière-sur-Risle) ; deces.matchid.io

Ludivine Ponte