AUVRAY Marie, Albertine

AUVRAY Marie, Albertine // Naissance : 16-6-1920 à Sideville (Manche) ; Domicile : Cherbourg Manche () ; Repression : Déportée le 31-1-1944 à  ; 6-3-1945 à Ravensbrück (Allemagne) ; Décédée

Marie Auvray qui se fait appeler Madeleine habite, pendant l’Occupation, 10 rue Ludé à Cherbourg. Au printemps 1943, elle est célibataire et n’a pas encore 23 ans, lorsque les services de la police allemande l’appréhendent. Ils lui reprochent d’avoir enfreint les règles imposées aux Françaises pour contrôler les relations avec les troupes d’occupation et limiter la propagation des maladies vénériennes.

La jeune femme est conduite le 21 avril 1943 devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 722 de Saint-Lô. Marie Auvray est condamnée à six mois de prison comme « agent contaminateur ». Comme nombre de femmes dans sa situation, elle purge sa peine à la maison d’arrêt des Hauts-Clos à Troyes où elle est écrouée à partir du 29 avril 1943. Mais sa libération prévue le 28 octobre 1943 est repoussée et n’a finalement jamais lieu. Bien au contraire, le 25 novembre 1943, elle est transférée au camp de Royallieu à Compiègne (mle 21 099) où les Allemands préparent un convoi de plus de 900 détenues.

Le 31 janvier 1944, le plus important transport de femmes de l’Occupation quitte la gare de Compiègne pour le camp de Ravensbrück. Dans ces wagons à bestiaux, quelques dizaines de Normandes arrêtées pour les mêmes motifs l’ont rejointe, telles que Marie Bertot  ou Albertine Chanteloup . Trois jours plus tard, le train arrive à Ravensbrück où Marie Auvray reçoit le matricule 27 042. Elle n’est affectée à aucun camp de travail extérieur et demeure au camp central durant plus d’un an. Au début du mois de mars 1945, son destin bascule lorsque son nom est appelé pour un « transport spécial ». En réalité, il s’agit d’une sélection pour la chambre à gaz installée à Ravensbrück pour supprimer les plus fragiles et les moins aptes aux travaux forcés. Le 6 mars, la jeune Marie Auvray est assassinée dans la chambre à gaz de Ravensbrück.

Son nom ne figure sur aucune plaque commémorative et n’est gravé sur aucun monument aux morts.

Sources : SHD-Caen : FN, 27P8926 ; MRD-Besançon : Fonds G. Tillion ; AC (Sideville)

Pierre-Emmanuel Dufayel