
DUMONT Henri, Alfred
Né le 16 mars1886 à Bosc-Roger-en-Roumois (Eure) : domicilié à Bosc-Roger-en-Roumois ; déporté à hinzert ;décédé le 6 juin 1943 à Hermeskeil.
DUMONT Henri, Alfred // Naissance : 16-3-1886 à Bosc-Roger-en-Roumois (Eure) ; Domicile : Bosc-Roger-en-Roumois Eure () ; Repression : Déporté le 6-6-1943 à Hermeskeil (Allemagne) ; Décédé
Fils d’un couple de tisserands, Henri Dumont travaille d’abord dans l’agriculture avant de choisir l’artisanat, comme charcutier. Ancien appelé de la classe 1906, il est rappelé lors de la Grande Guerre, du 12 août 1914 au 13 avril 1919, mais pour une raison inconnue, il manque à l’appel le 16 décembre 1917 et est porté déserteur trois jours plus tard. Le 20 décembre, il rejoint enfin volontairement son régiment mais est néanmoins condamné par le conseil de guerre le 17 janvier 1918 à un an de prison pour abandon de poste et désertion en temps de guerre. Des circonstances atténuantes lui sont cependant accordées et l’exécution de sa peine est suspendue le 18 janvier. Quelques mois plus tard, il reçoit la Croix de guerre et est cité à l’ordre du régiment le 30 octobre 1918 pour son courage et son sang-froid dans les derniers combats du conflit. Toutefois, sa courte « désertion » de décembre 1917 le prive de son droit à la retraite de combattant le 21 juin 1937. On ignore si l’amnistie du 6 octobre 1937 le réintègre dans ses droits.
Quoiqu’il en soit, pendant l’Occupation, en 1942, Henri Dumont est célibataire et vit au domicile de sa mère, veuve, à La Queue Bourguignon, un hameau de Bosc-Roger-en-Roumois, non loin de la boucle de la Seine d’Elbeuf. Sans pour autant appartenir à un réseau constitué, il n’en reste pas moins que l’ancien combattant de 1914 est en relation avec un réseau spontané de patriotes qui s’est constitué dans la région d’Elbeuf afin d’aider à l’évasion de soldats alliés. Avec sa concitoyenne de La queue Bourguignon, Andrée Moisy, il participe à l’hébergement de deux soldats canadiens rescapés du raid de Dieppe du 19 août 1942. Il est arrêté le 23 septembre 1942, pour « complicité d’hébergement de militaires anglais ». Dénoncés par le passeur des Canadiens, pas moins de dix membres du réseau sont alors interpellés entre le 21 et le 27 septembre 1942, parmi lesquels les Berzin, Brunard et André Tricot.
On sait peu de choses de son parcours carcéral en France pas plus que la date de sa déportation, probablement vers la fin de l’année 1942. Henri Dumont est déporté sans jugement, au camp spécial des SS, Hinzert, un camp pour déportés « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) qui travaillent à la construction, 12 heures par jour, d’autoroutes et d’aérodromes. À 57 ans, il meurt à l’hôpital d’Hermeskeil le 6 juin 1943, probablement des mauvais traitements endurés durant le travail forcé, mais diagnostiqué selon ses geôliers « d’arrêt cardiaque consécutif à une double inflammation des poumons ».
Son nom est honoré sur le monument aux morts de Bosc-Roger-en-Roumois, à côté de celui de sa camarade de résistance Andrée Moisy.
Sources : Archives Arolsen, SHD-Caen : 21P446038, AD27 : 40R93 ; memorialgenweb.org
Catherine Voranger
Mots-clés :
- 16-3-1886
- Bosc-Roger-en-Roumois, Eure
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- 23-9-1942
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- 6-6-1943
- Hermeskeil, Allemagne




