DUPONT Emile, Casimir, Louis

DUPONT Emile, Casimir, Louis // Naissance : 1-5-1921 à Trouville-sur-Mer (Calvados) ; Domicile : Deauville Calvados () ; Repression : Exécuté le 25-7-1944 à Deauville (Calvados) ; Décédé

Fils de cheminot, Emile Dupont entre à la SNCF, dès l’âge de 16 ans. Il travaille à la gare de Touques (Calvados) lorsqu’il se marie à Trouville-sur-Mer, le 13 août 1941. Il réside avec son épouse au 4 rue des papillons. A cette date, le jeune employé de la SNCF n’appartient pas encore à la Résistance organisée, mais ses sentiments antiallemands sont déjà bien ancrés. Informé par la presse communiste clandestine, il appose une fausse plaque à l’angle de la rue de la Crique à Trouville qui proclame : « Rue Guy Moquet, 17 ans, fusillé par les Allemands à Châteaubriand le 22 octobre 1941 ». A la fin de l’automne 1943, Emile Dupont intègre un des deux groupes FTPF présents sur le secteur de Deauville. La propagande contre les départs d’ouvriers en Allemagne, le sabotage de fils téléphoniques, la collecte de renseignements sur les ouvrages militaires en construction sur la côte, et la prise en charge de déserteurs de l’armée allemande, constituent l’essentiel de l’activité des deux groupes. Après le Débarquement, les désertions représentent une préoccupation majeure pour le commandement allemand. Un piège est mis en place par la Gestapo qui désigne un de ses agents pour stopper l’hémorragie. Se faisant passer pour un déserteur polonais de la Wehrmacht, celui-ci prend contact le 23 juillet 1944 avec un ouvrier polonais Stanislas Kukula . L’ouvrier le guide alors vers un résistant du Front national de Deauville, Fernand Lagnel , lequel l’adresse à Emile Dupont. Malgré les consignes de prudence, le résistant amène le faux déserteur chez son chef de groupe, Emile Louvel , qui n’a pas d’autre choix que de lui faire suivre la filière déjà éprouvée vers le maquis de Cormeilles (Eure), par l’entremise de Pierre Brière . Le 24 juillet au soir, les Allemands connaissent tous les maillons de la chaîne et procèdent à l’arrestation des résistants qui ont eu le malheur de rencontrer le faux déserteur, y compris Léon Tellier  qui a passé la nuit chez les Louvel. Le 25 juillet, Emile Dupont et ses cinq compagnons sont exécutés sommairement sur la plage de Deauville.

Son nom figure à Deauville sur le monument aux morts, sur le monument commémoratif des fusillés ainsi que sur le mémorial des victimes civiles. A Trouville, son nom est également inscrit sur le monument aux morts. Une rue Emile Dupont est inaugurée à Touques le 7 novembre 1992.

Sources : SHD-Caen : VC, LM14 ; AD14 : EC (Trouville) ; Jean Moisy, « Les fusillés de Deauville », in Athéna sur la Touques, n° 120-121, juin-septembre 1994, pages 68-71 ; ; André Louvel, témoignage sur l’activité de son fils Emile Louvel dans la Résistance, 8 pages dactylographiées, sans date ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier