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DUVAL Bernard, André, Augustin

Photo : ONaCVG

DUVAL Bernard, André, Augustin

Né le 19 mai 1925 à Caen (Calvados) ; domicilié à Caen ; déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme ; rescapé.

DUVAL Bernard, André, Augustin // Naissance : 19-5-1925 à Caen (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à  ;  ; Rescapé Falkensee Allemagne

Jeune ouvrier menuisier, Bernard Duval n’a que 16 ans lorsqu’il accomplit, en octobre 1941, son premier acte de résistance à l'occasion d'un chantier à la maison d’arrêt de Caen. Chargé de poser des portes de cellules, il passe des messages du dirigeant local du réseau Hector, André Michel Lien interne, arrêté quelques semaines plus tôt. Au début de l’année 1942, son ami Bernard Boulot Lien interne le fait entrer dans un petit groupe de jeunes rattaché au Front national. Profitant de leur âge, les deux garçons accomplissent à vélo des missions de repérage des dispositifs de défense allemands sur la côte du Calvados, entre Courseulles et Arromanches, sans éveiller l'attention. Avec leurs camarades, ils assurent aussi la distribution de tracts et journaux clandestins ou collent des affiches luttant contre la propagande allemande dans la ville. Mais, en janvier 1944, Jean-Pierre Voidies Lien interne, l’un d’eux, dérobe au siège du Rassemblement national populaire (RNP), un parti collaborationniste, des documents importants contenus dans la serviette du chef local, Marceau Degardin. La Gestapo prend l'affaire en main et les arrestations s’enchaînent.

Le 10 mars 1944, Bernard Duval est arrêté par deux auxiliaires français de la Gestapo, vers 7 heures du matin, au domicile familial, 3 rue du Magasin à Poudre. Conduit au siège de la Gestapo, rue des Jacobins, il est interrogé avec brutalité par « Albert », de son vrai nom Herbert von Bertholdi, avant d’être conduit à la maison d’arrêt de Caen où il est incarcéré au 3e étage de l’aile allemande. Il partage la cellule 27 avec Jean-Pierre Voidies Lien interne et le docteur Desbouis, pneumologue réputé de Caen. Durant les 72 jours que dure sa détention, il n’en sort qu’à trois reprises, la première fois pour une confession avec un aumônier allemand quelques jours après son arrivée – il craint alors d’être fusillé –, plus tard pour une promenade dans les courettes et une douche collective. Le 20 mai 1944, Bernard Duval quitte la maison d’arrêt de Caen dans un groupe de 28 détenus enchaînés deux par deux. Conduits à la gare, ils rejoignent tard dans la soirée le camp de Royallieu à Compiègne où Bernard Duval est enregistré sous le matricule 37 137.

Le 4 juin 1944, Bernard Duval est déporté dans un convoi de 2 000 hommes à destination du camp de Neuengamme avec ses camarades Bernard Boulot Lien interne, Pierre Fournier Lien interne, Jean Mérouze Lien interne, Claude Poupon Lien interne et Jean-Pierre Voidies Lien interne. Après trois jours de transport, il reçoit à son entrée le matricule 34 298. Le 2 juillet, Bernard Duval fait partie d’un nouveau convoi pour le camp de Sachsenhausen, près de Berlin, où il arrive le lendemain (mle 84 364). Il n’y reste qu’une seule journée avant de rejoindre en camion le commando extérieur de Falkensee, où les détenus travaillent pour les usines Demag à la fabrication des chars d’assaut Tigre et Panthère, destinés à l’armée blindée allemande. Il y est libéré le 26 avril 1945 par l’armée soviétique et rentre à Caen, le 5 juin, après un passage par les centres d’accueil de Nancy et du Lutetia.

Après une carrière professionnelle dans l’aéronautique et l’industrie pétrolière, en Afrique puis en région parisienne, Bernard Duval revient s’établir à Caen avec sa femme Jeannine au moment de sa retraite. Il passe alors son brevet de pilote et construit son propre avion, son « Pou du ciel ». Mais Bernard Duval s’engage aussi, avec son ami Bernard Boulot, dans un inlassable travail de mémoire, qui le conduit notamment à aller à la rencontre des élèves des établissements scolaires normands. En 2008, il publie son témoignage : Une jeunesse volée. J’avais 19 ans en 1944. Le 26 avril 1924, il inaugure la bibliothèque centrale du centre pénitentiaire de Caen-Ifs qui porte son nom, avant d’assister quelques semaines plus tard aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement. Bernard Duval est décédé le 18 septembre 2024 à Caen dans sa 100e année.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Ne 10/4, 21P640338 ; B. Duval, Une jeunesse volée. J’avais 19 ans en 1944 ; deces.matchid.io

Arnaud Boulligny, Jean Quellien

Mots-clés :

Déporté
  • 19-5-1925
  • Caen, Calvados
  • Caen, Calvados
  • 10-3-1944
  • Caen, Calvados
  1. Caen, Calvados
  2. Compiègne, Oise (37137)
4-6-1944, I.223
  1. Neuengamme (34298)
  2. Sachsenhausen (84364)
  3. Falkensee (84364)
Rescapé
  • 26-4-1945
  • Falkensee, Allemagne
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