EICHEL André, Léopold, Jules

EICHEL André, Léopold, Jules // Naissance : 16-10-1911 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Darnétal Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 14-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

André Eichel, de nationalité française, est né dans une famille juive originaire d’Alsace établie à Rouen ; il a un frère cadet, Benjamin . En 1919, il est reconnu Pupille de la Nation car son père, directeur d’usine avant sa mobilisation, est tombé au front en 1915. André intègre à l’âge de huit ans les petites classes du lycée Corneille de Rouen, obtient son certificat d’études primaires et devient employé de commerce. Dans les années 1930, il travaille dans la grande quincaillerie rouennaise Delabarre, Godart et Cie. Célibataire, il vit avec son frère à Darnétal, 73 route de Rouen, chez sa grand-mère maternelle. En 1939-1940, il est mobilisé dans les services auxiliaires de l’armée. En 1942, il est encore enregistré comme quincailler.

C’est à leur domicile de Darnétal que son frère et lui sont arrêtés le 6 mai 1942 après le couvre-feu, dans la première rafle de Juifs de l’agglomération rouennaise, celles des hommes de 18 à 55 ans. Cette rafle est présentée comme un acte de représailles après un attentat contre des soldats allemands, mais elle a été planifiée antérieurement par la section antijuive de la Gestapo de Paris avec l’aide de la Sipo-SD régionale. Appréhendé avec Benjamin par des gendarmes français, André Eichel est incarcéré au quartier allemand de la prison rouennaise Bonne-Nouvelle, puis transféré le 12 mai à Drancy, où il est interné (mle 11 670). De là, il est déporté à Auschwitz par le convoi no 3 du 22 juin 1942. Entré dans le camp deux jours plus tard (mle 40 772), il y est assassiné dès le 13 juillet, d’après les registres de l’infirmerie (Block 20), des appels et des décès. À l’état civil français, il est reconnu « Mort en déportation » à la date du 14 juillet 1942.

À Darnétal, le nom d’André Eichel est inscrit sur la plaque de la mairie à la mémoire des déportés et fusillés et sur le monument aux victimes civiles du cimetière communal. À Paris, il figure sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : Archives d’Auschwitz ; AN/CDJC : F/9/5689 ; SHD-Caen : 21P 447 086 ; AD76 : 1R3656, 6M718, 3352W2, 51W170 ; EC (Rouen) ; ressources.memorialdelashoah.org ; stevemorse.org/france ; memorialgenweb.org ; notices biographiques lycée Corneille (F. Sajous).

Corinne Bouillot