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EVEN Jean, François, Marie

Photo : Musée Auschwitz

EVEN Jean, François, Marie

Né le 22 août 1919 à Quéven (Morbihan) ; domicilié à Gisors (Eure) ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz ; décédé le 19 septembre 1942 à Auschwitz.

EVEN Jean, François, Marie // Naissance : 22-8-1919 à Quéven (Morbihan) ; Domicile : Gisors Eure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 19-9-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Jean Even naît au retour de démobilisation de son père Jean Louis Even, cultivateur breton, incorporé pour son service militaire dans les équipages de la flotte française en 1912 puis mobilisé ensuite à la déclaration de guerre en 1914, jusqu’en 1919. Affecté aux Chemins de fer de l’État après-guerre, Jean père entraîne sa famille à Bressuire (Deux-Sèvres) en 1920, puis à Ferrières-en-Bray (Seine-Inférieure) en 1925 et enfin à Gisors où vit la famille depuis 1928. Devenu adulte, Jean fils apprend le métier de typographe qu’il exerce bientôt pour le compte du journal L’Avenir du Vexin et devient également secrétaire des Jeunesses communistes de Gisors. Âgé de 20 ans en 1939, il est mobilisé, rentre l’année suivante sain et sauf, mais sans travail car L’Avenir du Vexin n’est plus diffusé depuis la déclaration de guerre, interdit par le gouvernement Daladier. Jean Even trouve alors un emploi de manœuvre à la Société Carbone-Lorraine à Gisors. Mais à l’automne 1941, la répression communiste se durcit fortement ; le militant fait partie des nombreux communistes normands raflés le 23 octobre 1941. Ce jour-là, dans l’après-midi, les Feldgendarmes se présentent à l’usine Carbone-Lorraine pour l’arrêter. Conduit à la maison d’arrêt d’Évreux, il est ensuite transféré au camp de Compiègne-Royallieu à une date inconnue. Les archives confirment sa présence sur les lieux le 31 décembre 1941 et son père lui rend visite le 10 juin 1942, quelques semaines avant sa déportation, le 6 juillet 1942. Il fait partie du convoi dit des « 45 000 », du nombre tatoué sur l’avant-bras des déportés à leur arrivée à Auschwitz le 7. Jean Even est enregistré sous le matricule 45 524, et sans doute affecté à un Kommando de travail, mais il décède le 19 septembre 1942, alors qu’a lieu une sélection des « inaptes au travail » dans le camp. Bien que son acte de décès indique : « phlegmon avec faiblesse corporelle », il a probablement été exécuté, à l’instar d’une partie de ses compagnons d’infortune. Une fois la guerre terminée, son père entreprendra en vain des recherches pour le retrouver.

Une plaque en son nom est apposée sur le mur de l’usine Carbone-Lorraine. Quand celle-ci fut rasée quelques années plus tard, son frère Yves récupère la stèle et la fait apposer dans le cimetière de Sérifontaine, près de Gisors, où leur père s’était retiré. En 1989, le conseil municipal de Gisors donna le nom de Jean Even à une rue de la commune. Son nom figure également sur le monument aux morts, place de la Mairie.

Sources : SHD-Caen : 21P448108 ; AD27 : 68J2, 88W13, 88W18; memoirevive.org, memorialgenweb.org

Ludivine Ponte

Mots-clés :

Déporté
  • 22-8-1919
  • Quéven, Morbihan
  • Gisors, Eure
  • 23-10-1941
  • Gisors, Eure
  1. Compiègne, Royallieu, Oise
6-7-1942, I.042
  1. Auschwitz (45524)
  2. Auschwitz, II-Birkenau (45524)
Décédé
  • 19-9-1942
  • Auschwitz, Pologne
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