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FELDMAN Valentin

Né le 23 juin 1909 à Saint-Pétersbourg (Russie) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; fusillé le 27 juillet 1942 à Suresnes (Seine).

FELDMAN Valentin // Naissance : 23-6-1909 à Saint-Pétersbourg (Russie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Fusillé le 27-7-1942 à Suresnes (Seine) ; Décédé

Issu d’un milieu aisé et cultivé mais après une enfance tourmentée en Russie où il perd son père dans un naufrage, et dont la famille subit les drames de la Révolution et de la guerre civile, Valentin Feldman arrive en France en 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône) avec sa mère, professeure de piano. L’année suivante, il entre au lycée Henri-IV à Paris et, surmontant l’obstacle de la langue et les difficultés matérielles, il se révèle un élève brillant, devenant bachelier en 1927 et premier prix de philosophie au Concours général. Naturalisé en janvier 1931, il obtient à la Sorbonne plusieurs diplômes : une licence de lettres et de philosophie, un diplôme d’études supérieures, tout en pratiquant les petits métiers de l’étudiant pauvre avant de devenir agrégé en 1939. Nommé d’abord au lycée de Nancy (Meurthe-et-Moselle), puis au lycée de Charleville (Ardennes), il est ensuite affecté au lycée de Dieppe. Il épouse Marie-Anne, dite « Yanne » Comiti, agrégée également, en 1933. Le couple donne naissance à une fille mais finit par divorcer. Marqué par le Front populaire, il entre au Parti communiste. À la déclaration de guerre, bien que réformé, il s’engage comme volontaire et est affecté au service des subsistances de la 9armée à Rethel (Ardennes) jusqu’en juin 1940. Démobilisé, il reprend son poste au lycée de Dieppe mais la promulgation du décret instituant un statut des Juifs en octobre 1940, il est révoqué comme tous les enseignants d’origine juive peu de temps après, le 15 août 1941.

Le militant cherche à poursuivre la lutte et devient agent de liaison, rédige et diffuse des tracts et le journal local du Parti communiste clandestin, L’Avenir normand. Il s’installe ensuite à Rouen et entre dans le réseau du Front national. De novembre 1941 à février 1942, le résistant se consacre à la rédaction de journaux clandestins et à l’aide aux détenus politiques. Le 19 janvier 1942, avec son camarade Eugène Lemercier Lien interne, il brise, rue La Fayette à Rouen, la vitrine d’un photographe qui expose des portraits de soldats et d’officiers allemands.

Arrêté le 6 février 1942, après un sabotage dans l’usine de la Compagnie française des métaux à Déville-lès-Rouen, sur la dénonciation d’un indicateur, le résistant est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen bien qu’il ne soit pas en réalité impliqué dans ce sabotage. Tenu six mois au secret, puis transféré à Fresnes (Seine), Valentin Feldman est condamné 8e arrondissement à mort le 18 juillet par le tribunal allemand du Gross-Paris situé rue Boissy-d’Anglas, dans le 8e arrondissement.

Refusant un recours en grâce et fusillé le 27 juillet 1942 au Mont-Valérien, il prononce la phrase tristement célèbre : « Imbéciles, c’est pour vous que je meurs ».

Son nom figure sur le monument commémoratif du Mont-Valérien et une rue de Dieppe porte son nom.

Sources : SHD Caen : 21P644521 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org 

Michel Trebitsch

Mots-clés :

Fusillé
  • 23-6-1909
  • Saint-Pétersbourg, Russie
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 6-2-1942
  • Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
  2. Fresnes, Seine
Décédé
  • 27-7-1942
  • Suresnes, Seine
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