
FEUILLET Jean, René, Arthur
Né le 27 décembre 1922 au Havre (Seine-Inférieure) ; domicilié au Havre ; interné en décembre 1943 à Cluses (Haute-Savoie) ; décédé le 21 décembre 1943 à Cluses.
FEUILLET Jean, René, Arthur // Naissance : 27-12-1922 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Interné le 21-12-1943 à Cluses (Haute-Savoie) ; Décédé
Fils de René Emile Henri Feuillet, électricien et de Germaine Marie Alphonsine Guérin, sans profession, tiennent pendant l’Occupation un commerce au Havre, Jean Feuillet exerce la profession d’ajusteur aux usines Bréguet. Encore célibataire, il habite chez ses parents au 48, rue Thiers au Havre. Après un premier contrat au titre de la Relève qui l’envoie dans une usine à Bayern, Jean Feuillet est désormais visé par la loi sur le Service du travail obligatoire du 16 février 1943. En effet, celle-ci prévoit l’envoi de tous les travailleurs nés en 1922 sur le territoire du Reich, mais le jeune homme refuse un nouvel exil et devient réfractaire au STO.
Désormais hors-la-loi, il se cache en Haute-Savoie, sous le nom clandestin de « Pénible », et rejoint le camp FTP de Savoie. Il aurait été selon la déclaration de son père après la guerre, appartenu au maquis de Saint-Sigismond. Il est arrêté en décembre, à une date inconnue, avec onze autres jeunes à Magland, un village situé à quelques kilomètres au sud de Cluses (Haute-Savoie). Ils sont tous internés à l’École nationale d’horlogerie de Cluses, au siège de la Gestapo locale. Le 21 décembre 1943, vers 10 heures et demi du matin, alors qu’il subit un interrogatoire, Jean Feuillet tente de s’évader en longeant un surplomb du 2e étage, pour atteindre le chéneau de descente de l’eau. Mais le jeune homme perd l’équilibre et tombe dans la cour alors qu’une sentinelle tire sur lui. En octobre 1944, le médecin atteste d’un « broiement du crâne » dû à sa chute mais ne relève aucune trace de balle. Une autre version soutenue par son père et des membres de la résistance évoque son exécution par la police allemande. Quoiqu’il en soit, le drame soulève un certain émoi dans la population. Son corps est déposé dans la salle de jeu de puis à la mairie, le temps de trouver un caveau pour le recevoir. Le 23 décembre 1943, les parents reconnaissent leur fils dont l’exhumation est faite au petit jour. À 15 heures, la sépulture rassemble une foule immense, notamment des résistants qui assistent à l’enterrement de leur camarade à l’église Saint-Nicolas. De multiples gerbes de fleurs recouvrent le cercueil et jonchent le sol. Craignant des troubles, les Allemands cernent la ville et surveillent le cortège, prêts à intervenir.
Une plaque scellée sur la façade du lycée Charles Poncet atteste de son souvenir. Son nom est mentionné sur la stèle que les anciens combattants et le Souvenir français ont élevée à proximité de la mairie et de l’église paroissiale.
Sources : SHD-Vincennes : 16P229950, EC (Le Havre) ; H. Montcler, Notre Dame du Maquis, (et la neige sera rouge du sang de ses martyrs…)( , M. Germain, Mémorial 1939-1945 de la seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, p. 342, Le Trait d’Union ANACR : juil. 2014, Le Journal de la Résistance ANACR, oct.-déc. 2014 ; fusilles-40-44.maitron.fr
Danielle Favre-Lecca
Mots-clés :
- 27-12-1922
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Le Havre, Seine-Inférieure
- 26-11-1943
- Le Reposoir, Haute-Savoie
- Cluses, Ecole d'Horlogerie, Haute-Savoie
- 21-12-1943
- Cluses, Haute-Savoie




