FISCHMAN Berko

FISCHMAN Berko // Naissance : 13-5-1894 à Dombrewitz (Empire allemand ?) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 3-8-1942 à  ;  ; Assassiné

D’après son dossier préfectoral d’étranger, Berko Fischman serait né à « Dombrewitz (Russie) », mais l’existence d’un village de ce nom n’est attestée qu’en Silésie, rattachée à l’Empire allemand à l’époque de sa naissance, puis à la Pologne. Mais son dernier domicile à l’étranger aurait été Sarny dans l’Empire russe. Toujours est-il que l’administration française le considère comme réfugié russe, un statut qui scelle son sort sous l’Occupation avant même les grandes rafles de Juifs dans l’agglomération rouennaise. Arrivé en France en 1910, il s’est installé en 1933 à Rouen, où il est commerçant ambulant en fournitures pour tailleurs. Il y réside en dernier lieu 1 rue Percière et vit maritalement avec Sylvaine Capel. Il a deux filles, Jacqueline née en 1925 à Paris et Annick née en 1938 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure).

Recensé comme Israélite en octobre 1940 et détenteur d’une carte d’identité revêtue du tampon « Juif », il n’est plus autorisé à exercer son commerce, en vertu de l’ordonnance allemande du 26 avril 1941. Le 22 juin 1941, jour de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie, il est arrêté une première fois avec d’autres Juifs et des communistes, car en tant que réfugié russe, il est jugé à priori suspect par les autorités d’occupation. Mais il est libéré en juillet. Ce n’est toutefois qu’un répit car le 16 mars 1942, il est de nouveau arrêté par la Feldgendarmerie. Selon deux témoignages, dont celui du propriétaire du lieu, c’est au Café de l’Horloge situé place du Maréchal Foch qu’a lieu son interpellation. Sa présence est ensuite attestée à la prison rouennaise Bonne-Nouvelle, où il est écroué du 30 avril au 16 juillet 1942. À l’issue de cette incarcération, il est conduit au Vélodrome d’Hiver, puis le 19 juillet à Pithiviers (Loiret). C’est de ce camp d’internement qu’il est déporté sans retour par le convoi no 14 du 3 août 1942 qui emmène un millier de Juifs vers Auschwitz.

Le nom de Berko Fischman est gravé sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Arolsen ; AN/Mémorial de la Shoah : F/9/5755 ; SHD-Caen : 21P 450 324 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W/Z11766 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 129, 138 ; stevemorse.org/France, ressources.memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot