FLECHARD Louis, François

FLECHARD Louis, François // Naissance : 15-3-1902 à Putot-en-Auge (Calvados) ; Domicile : Saint-Léger-Duboscq Calvados () ; Repression : Déporté le 6-1-1944 à  ; 21-2-1945 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Fils de Louis Fléchard, gardien d’herbages, et d’Angèle Esnault, ménagère, Louis Fléchard est agriculteur. Le 11 octobre 1924, il épouse à Beuvron-en-Auge Hélène Bouffay avec laquelle il a deux enfants. Le 6 novembre 1943, il est arrêté par la Feldgendarmerie de Caen (Calvados) à Pont-l'Évêque probablement sur dénonciation, pour détention d'un fusil de chasse et de munitions. Immédiatement incarcéré dans cette ville, il est emmené le 18 novembre 1943 à la prison de Caen, jusqu’au 24 décembre 1943, puis à celle de Fresnes (Seine). Le 6 janvier 1944, Louis Fléchard est déporté « NN », selon le décret Nacht und Nebel (« Nuit et brouillard ») dont l’opération vise à faire disparaitre, sans laisser de trace, ceux considérés comme des opposants au régime nazi avant d’être jugé en Allemagne. Il part de la gare de l’Est en direction du KL Natzweiler-Struthof. Dans le wagon cellulaire attaché au train de la ligne régulière à destination de Berlin figurent une soixantaine d’hommes.

Louis Fléchard arrive le 7 janvier 1944 au camp de Natzweiler et y reçoit son matricule, le 6 837, le triangle rouge et les vêtements qu’il doit marquer des lettres « NN ». Le 19 avril 1944, il est emmené à la prison de la ville de Wohlau, dans l’attente d’un jugement. Mais en septembre 1944, la procédure « NN » est abrogée et ces prisonniers sont regroupés au camp de Gross Rosen où ils subissent des conditions d’hygiène et d’épuisement terribles. Le matricule 81 567 est attribué à Louis Fléchard en octobre 1944. Le 8 février 1945, le camp est évacué par les SS : Louis Fléchard embarque avec plusieurs milliers de détenus dans un train qui rejoint le KL Mittelbau-Dora au cours d’un voyage effroyable, en wagons découverts et sous la neige. Il y parvient le 11 février (mle 11 5047). Soumis à la faim, au froid et aux sévices supplémentaires infligés aux détenus « NN », il entre au Revier de Dora le 12 février et y meurt le 21 février 1945 à l’âge de 43 ans.

Sources : Thiery L. (dir.), Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, 2020, p. 843

Dominique Mathieu