RUPALLEY Colombe, Maria, Léona

RUPALLEY Colombe, Maria, Léona // Naissance : 3-6-1881 à Caen (Calvados) ; Domicile : Tourouvre Orne () ; Repression : Exécutée le 13-8-1944 à Tourouvre (Orne) ; Décédée

Colombe Flogny, fille de Léon Rupalley, piqueur et de Louise-Marie Mauger, cravatière, s'installe à Paris afin d'exercer le même métier que sa mère. Elle a trois enfants avec Auguste Flogny, journalier : Henri né le 29 septembre 1910, Amélie Colombe née le 30 janvier 1914 (décédée à 11 mois) et Amélie, née le 2 mars 1915. Elle épouse Auguste Flogny le 6 février 1915, légitimant ainsi la naissance des enfants et réside au 11 rue Vincent Compoint dans le 18e arrondissement de Paris. Mobilisé dans le 1er régiment du Génie durant la Première Guerre mondiale, Auguste Flogny meurt le 18 juillet 1915 à Vauquois (Meuse) des suites de ses blessures. À la suite du décès de son mari, Colombe Flogny retourne résider à proximité de chez ses parents, à Caen, 8 cour de l'ancienne Halle. En vertu d'un jugement du tribunal de Caen, son fils Henri sera « adopté par la nation ».

La présence de Colombe Flogny à Tourouvre, dans l'Orne le jour de sa mort est inconnue. Toutefois, comme pour de nombreux Caennais fuyant les combats, le Perche est devenu rapidement une zone de refuge au moment de la libération.

Elle fait partie des victimes civiles du massacre du 13 août 1944 perpétré par la 12e division SS Hitlerjungend dirigée par le capitaine Bör cantonnée dans le village de Tourouvre et à Soligny-la-Trappe, une commune ornaise voisine. Durant cette journée, 18 personnes sont tuées et 57 maisons sont incendiées. Deux jours auparavant, les Allemands fuyant l'avancée américaine, subissent des attaques de la Résistance et des Alliés qui entraînent la mort de plusieurs de leurs soldats. La population du village, accusée d'avoir été complice des actions des résistants, est sévèrement punie en application des ordres du Maréchal Sperrle datés du 3 février 1944. En effet, toute action maquisarde ou apparentée devait entraîner des représailles à l'encontre de la population civile locale, sans distinction d'âge ni de sexe. Voulant empêcher les villageois de se cacher dans des caves et des tranchées-abris au moment des arrestations arbitraires, les SS mettent le feu aux maisons et certains habitants comme Colombe Flogny sont abattus au cours de leur fuite.

Le nom de Colombe Flogny est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Tourouvre.

Sources : AD Paris : V11E617, 18M460, 11N354 ; Les Muséales de Tourouvre ; memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, memorialgenweb.org 

Charline Yvermogéo