FORESTIER Louis, Pierre

FORESTIER Louis, Pierre // Naissance : 18-12-1902 à Lanvallon (Côtes-du-Nord) ; Domicile : Mortain Manche () ; Repression : Déporté le 21-4-1944 à  ;  ; Rescapé Darmstadt Allemagne

Louis Forestier habite à Mortain, 26 rue du Bassin, dans le Sud-Manche. Marié avec Marguerite Alvéant et père d’un enfant, il est contrôleur principal des contributions indirectes. Cet emploi stratégique lui permet de fabriquer de fausses pièces d’identité pour de nombreux réfractaires au STO du secteur avec son collègue Robert Mauduit . Les deux hommes appartiennent à l’OCM, plus particulièrement au groupe des contributions indirectes dirigé par Pierre Yvinec.

Le 15 mars 1944, Louis Forestier est interpellé à Avranches par la Feldgendarmerie après l’arrestation d’un réfractaire de Romagny circulant après le couvre-feu. Porteur de deux cartes d’identité différentes, celui-ci finit par révéler d’où il tient la fausse pièce. Louis Forestier est écroué à la prison d’Avranches. Le 6 avril 1944, il est conduit à Saint-Lô pour comparaître avec Robert Mauduit  devant le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 722. Le 11 avril, les deux hommes sont condamnés à un an de prison pour « faux en écriture ». Cinq jours plus tard, ils sont conduits à la prison de Fresnes, en région parisienne, en vue de leur déportation.

Le 20 avril 1944, Louis Forestier quitte la gare de l’Est, à Paris, pour rejoindre la prison de Karlsruhe qui ne constitue qu’une étape. Au bout de quatre jours, il est en effet transféré à la prison de Saverne où il reste enfermé un mois environ. Il est ensuite conduit à la forteresse de Rheinbach où il est écroué le 30 mai 1944 après un bref passage par la camp de la Gestapo de Neue Bremm à Saarbrücken. Le 19 juin 1944, il rejoint la prison de Wittlich. Après un mois et demi de détention, Louis Forestier est interné au camp disciplinaire de Nieder-Roden. Le 19 novembre 1944, il est muté à la prison voisine de Dieburg. Il y demeure jusqu’à l’évacuation des prisonniers le 20 mars 1945. Conduit à Darmstadt, à une dizaine de kilomètres, il profite de la pagaille qui règne à la gare pour fausser compagnie à ses gardiens. Il est rapatrié le 9 avril suivant par le centre d’accueil de Sarreguemines.

Louis Forestier est décédé le 16 janvier 1982 à Paimpol (Côtes-d’Armor), à l’âge de 79 ans.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : LA 18964-19113, 21P607362 ; Fichier M. Boivin ; deces.matchid.io ; EC (Lanvallon)

Arnaud Boulligny