FOUGY Paul, Pierre

FOUGY Paul, Pierre // Naissance : 15-12-1920 à Bernay (Eure) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déporté le 2-7-1942 à  ;  ; Rescapé Siegburg Allemagne

Le 15 décembre 1920, au 23, rue du collège à Bernay, Paul Fougy, comptable, et son épouse Mélanie donnent naissance à un petit garçon auquel ils donnent le nom de son père. C’est dans la maison où il est né que vit Paul Fougy en 1939, lorsque la guerre éclate. Orphelin de père – celui-ci, âgé de 67 ans à sa naissance est décédé lorsqu’il était enfant – il vit avec sa mère et travaille comme employé des Postes à Bernay. Depuis avril 1941, Paul est entré en Résistance. Il fait en effet partie du réseau Hector, créé par le colonel Heurteaux au début de la guerre et dirigé dans l’Eure par Pierre Aussannaire. Mais un agent double de l’Abwehr du nom d’Andreas Folmer parvient à infiltrer le réseau. Face à la menace croissante que représentent ces réseaux, une vaste opération d’espionnage du nom de « Fall Porto » est organisée. À l’été 1941, alors que l’Allemagne est entrée en guerre contre l’U.R.S.S., l’Abwehr déclenche une vague d’arrestations qui culminent les 9 et 10 octobre 1941, lorsque sont arrêtées en France près de 900 personnes dont une quinzaine de personnes dans le département de l’Eure. Toutefois, il est peu probable que Paul Fougy ait été victime de ce coup de filet. Contrairement aux autres membres du réseau Hector, ce n’est que deux mois plus tard, le 2 décembre, que Paul Fougy est arrêté, alors qu’il se trouve dans les bureaux des Établissements Avez à Bernay. Il est accusé d’avoir distribué et conservé des tracts antiallemands. Aussitôt interné à la prison d’Évreux, il est transféré à la prison de Caen dans l’attente de son jugement le 1er décembre 1941, prononcé par le tribunal de la Feldkommandantur de Caen le 1er mai 1942, peut-être victime collatérale des attentats d’Airan qui entraînèrent une importante répression. Condamné à dix années de travaux forcés, il est conduit le 24 juin 1942 à Fresnes puis déporté le 2 juillet pour la prison de Karlsruhe. Deux jours plus tard, le jeune homme est transféré à Rheinbach puis, le 4 août au bagne de Siegburg : c’est là, dans cette prison réputée particulièrement cruelle, qu’il passera les trois années suivantes. Libéré le 10 avril 1945, il est rapatrié en France par le centre d’accueil d’Arras (Pas-de-Calais) le 13 mai 1945.

Il est décédé le 4 avril 1998 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde).

Sources : SHD-Caen : 25P6258, 25P16339, LA 18964-19113, LA 14367-CRR-S 417/444 ; SHD-Vincennes : GR28P8166 ; AD27 : 42R65 ; EC (Bernay) ; J. Quellien, F. Passera, Les Normands dans la guerre, p. 157-162.

Cloé Contentin & Ludivine Ponte